CO N°1254 (9 janvier 2021) – Saint-Vincent – Graves menaces du volcan « la Soufrière »

L’homonyme du volcan  la Soufrière  de Guadeloupe, la Soufrière  de St Vincent reprend une forte et dangereuse activité.

Le magma arrive déjà à la surface du volcan. C’est une masse de lave, roche fondue noire comme on le voit sur la photo du cratère. Cette lave est poussée par des gaz vers le cratère. C’est le début d’une éruption « magmatique » qui peut donc être grave.
Comme pour d’autres volcans de la Caraïbe, cette lave est visqueuse et se solidifie vite en refroidissant. De gros blocs de roche noire comme on en voit sur la pente des volcans de Guadeloupe et de Martinique pourront être éjectés ainsi que des cendres. Il peut même y avoir une explosion avec nuée ardente comme pour la Pelée en Martinique le 8 mai 1902. Là, le cratère avait été bouché par une masse de lave solidifiée, puis sous la poussée de gaz brûlants ce fut l’explosion. Une telle nuée ardente qui brûle tout sur son passage peut se produire à St Vincent.
Le volcan est surveillé par trois scientifiques de l’Université des West Indies (UWI) du campus St Augustine à Trinidad, venus sur place, ainsi que par une organisation gouvernementale, la National Emergency Management Organisation (Organisation nationale de gestion des secours). Cette dernière demande à la population de respecter les consignes qu’elle donne régulièrement. C’est elle qui a décrété la vigilance ORANGE (stade 3 sur une échelle de 4), ce qui signifie que l’éruption peut se produire moins de 24 heures après l’annonce à la population. C’est le Nord de l’île qui est concerné.
Ce court délai pour évacuation rappelle le cas de la Guadeloupe en 1976. L’éruption fut moins grave : pas de magma. Mais l’évacuation de milliers d’habitants de la Basse-Terre fut une véritable catastrophe. Les parents perdaient leurs enfants et ne retrouvaient pas les plus âgés. Ils arrivaient dans des écoles où rien n’était prévu pour eux. Cette évacuation avait été décidée précipitamment par le gouvernement, et gérée avec l’armée. La population dûment prévenue aurait pu se préparer, savoir qui avait une voiture, qui n’en avait pas, prévoir où aller, s’organiser entre voisins.
Ceux de St Vincent ont intérêt à ne pas confier leur sort aux seuls dirigeants.