CO N°1252 (28 novembre 2020) – Guadeloupe – Aéroport : contre les pressions, solidarité

Le gérant de PSC (Prestations de services caraïbes) veut obliger cinq salariés sur 18 à quitter l’entreprise, sous prétexte que l’activité a baissé. Il propose des départs à la retraite anticipés ou des départs volontaires. Et il déclare qu’il n’a pas les moyens de les indemniser. Tous les travailleurs ont compris qu’il se prépare à un nouveau marché avec seulement 13 salariés. Qui serait le bénéficiaire de ce plan ?

Certainement pas ceux qui se retrouveraient à la rue avec une petite retraite ou au chômage, en ces temps de régression sociale. Pas davantage les usagers de l’aéroport ! Ceux de PSC actuellement, ne sont pas fiers de travailler en sous-effectif et de ne faire qu’un nettoyage insuffisant alors même que le virus circule. C’est au prix d’un travail incomplet que le patron peut utiliser le chômage partiel pour payer les travailleurs. Dans certains bureaux, le ménage ne doit plus être fait chaque jour. Ceux qui y travaillent tous les jours n’apprécient pas.
Le patron exige une réponse à la fin du mois. Il essaie de jouer sur les petites frictions qui pourraient exister entre les collègues. Il s’imagine qu’il les maintient divisés. Certains sont même dégoûtés de le constater. Finalement cette pression du patron rapproche plutôt les collègues. Aucun salarié ne veut de cette compression du personnel. Lequel d’entre eux ignore ce qu’est la difficulté de la vie sans un travail ? Lequel d’entre eux veut imposer cela à sa ou son collègue ? Quand ils triment pour tout juste subvenir à leurs besoins, c’est le patron qui s’enrichit. Là-dessus tous les travailleurs de l’entreprise sont solidaires pour ne pas se laisser faire. Les esclaves et les premiers ouvriers travaillaient 18 heures par jour. Dans les années 1960 les ouvriers trimaient six jours par semaine, huit heures par jour. On est passé à 35 heures payées 39. Pourquoi ne pas diminuer l’horaire sans changer les salaires si l’activité a diminué ? Après discussion, les travailleurs veulent que tous restent ! Les patrons bénéficient de nombreux avantages, de toutes sortes d’aides, baisses d’impôts, prêts de l’État. À eux de trouver des solutions pour maintenir les emplois !