Les travailleurs et la population sont appelés à manifester le samedi 27 février en Martinique et en Guadeloupe, puis le samedi 6 mars en Guadeloupe. Ce sera l’occasion de faire entendre le mécontentement des travailleurs et des couches laborieuses, en particulier sur le scandale de l’empoisonnement au chlordécone. Ces journées pourront aussi permettre de soutenir les travailleurs qui se battent déjà dans leurs entreprises, et de fédérer ces travailleurs en lutte.
À la Colas, en Martinique, les travailleurs sont entrés en grève le 21 janvier contre un plan de 28 licenciements. La Colas n’est pas en difficulté, mais la direction veut augmenter les bénéfices en prenant l’excuse de la crise sanitaire. D’autres travailleurs sont mobilisés en Martinique : à l’hôpital de Trinité, dans le réseau de bus Setrac, chez les pompiers, à La Poste…
Aux Sablières de Gourbeyre, en Guadeloupe, les travailleurs sont en grève depuis novembre. Ils ont obtenu une partie de leurs revendications, mais ils poursuivent leur mouvement pour gagner l’embauche de plusieurs ouvriers intérimaires. Le directeur veut jouer au patron de choc. Son fils a tenté d’écraser les grévistes en fonçant sur eux avec son pick-up. Mais les travailleurs restent déterminés.
Ces luttes montrent qu’une partie de la classe ouvrière ne veut pas subir les difficultés qui s’accumulent sans riposter, et elles pourraient inspirer d’autres travailleurs. Les travailleurs ont tout intérêt à mettre en avant leurs propres revendications pour ne pas faire les frais de la crise actuelle où, sous prétexte de pandémie, le gouvernement cherche encore à distribuer des milliards aux très riches en faisant les poches des classes laborieuses.
En Guadeloupe la manifestation des syndicats du 6 mars permettra de mieux faire entendre les revendications des travailleurs pour des augmentations de salaire, contre les licenciements et contre la répression des militants syndicaux dans les entreprises. Elle sera aussi l’occasion de dénoncer les abus subis au quotidien, comme les attitudes racistes de certains Blancs, ainsi que les autres survivances du colonialisme qui persistent aux Antilles.
L’empoisonnement au chlordécone est une illustration de ces séquelles coloniales. Le 27 février, en Martinique comme en Guadeloupe, des manifestations sont prévues pour dénoncer ce scandale, et la connivence entre l’État et les gros capitalistes békés, empoisonneurs. Toute la population est maintenant contaminée par le chlordécone, mais ce sont les ouvriers agricoles qui payent le prix le plus élevé de cette politique criminelle. Ils sont nombreux à être frappés par des cancers et d’autres maladies. D’autres catégories de la population sont des victimes indirectes, comme les marins-pêcheurs qui ne peuvent plus pêcher dans certaines zones, trop polluées.
Le gouvernement et ses tribunaux voudraient protéger encore une fois les gros békés empoisonneurs en déclarant prescrites les plaintes anti chlordécone sans être examinées par eux, déposées pourtant il y a 14 ans. Ils se moquent de nous !