Dans la nuit du 21 au 22 février un bateau s’est échoué sur la barrière de corail du Grand Cul-de-Sac Marin. À son bord se trouvaient 70 migrants majoritairement haïtiens. Fort heureusement il n’y a pas eu de noyade. Mais une fois secourus ils ont reçu un traitement indigne.
À peine sur la terre ferme, ils ont été parqués sur les quais de croisière de Pointe-à-Pitre avant d’être mis en rétention dans un hôtel au Gosier. Dans l’hôtel certaines personnes étaient enfermées à clef dans leur chambre, elles n’avaient pas accès au téléphone même pour signifier à leur famille qu’elles étaient en vie. Des familles étaient séparées et des personnes ne se connaissant pas se retrouvaient enfermées dans les mêmes chambres. Certains se sont vu refuser l’accès à un médecin et aucune aide psychologique ne leur a été proposée malgré le traumatisme du voyage et du naufrage !
Ils sont mal informés, ils ont des difficultés et même des refus pour enregistrer leur demande d’asile. Seules les associations leur viennent en aide. Le vendredi 26 février, le tribunal judiciaire, à cause d’un problème de procédure, a décidé de ne pas prolonger leur placement provisoire dans cet hôtel de rétention. Ils ont été libérés le lundi 1er mars. Mais le risque de reconduite à la frontière reste une menace permanente.
Ces personnes fuient, au péril de leur vie, la misère, la faim, la violence des gangs en Haïti, engendrées par l’impérialisme.