CO N°1258 (6 mars 2021) – Martinique – Élection CTM : Jock sort du bois

Les élections pour le renouvellement de la CTM (collectivité territoriale de Martinique) devraient avoir lieu les 13 et 20 juin 2021. Depuis la défaite de Letchimy en décembre 2015, ces prochaines échéances sont en préparation, notamment chez certains qui se posent en hommes ou femmes providentiel-le-s. Cette semaine, c’est Philippe Jock qui a officiellement annoncé qu’il conduirait une liste.

Philippe Jock est chef d’entreprise, gérant d’un important cabinet d’expertise-comptable. À ce titre, il est une des pièces maitresses du Medef Martinique dont il a été le président. Il a ensuite migré pour occuper la fonction de président de la CCIM (chambre de commerce et d’industrie de la Martinique). Il cédait ainsi la place à un certain Bernard Édouard qui est le bras droit de Parfait, gros patron de sociétés de distribution. Philippe Jock siège dans de nombreuses instances dont le CESECEM (Le Conseil économique, social, environnemental, de la culture et de l’éducation de Martinique), instance satellite et consultative de la CTM. Il a ainsi accès à davantage d’informations concernant l’activité de cette dernière.

Cela fait des mois que les réseaux sociaux annonçaient la participation de ce représentant du patronat local à cette élection. C’est donc un secret de polichinelle que Jock a rompu.

La CTM gère un budget de plus d’un milliard d’euros. Dire que cette manne financière aiguise des appétits est faible. Depuis le début de la crise sanitaire, Jock et ses pairs n’ont jamais cessé de reprocher à l’actuelle direction de la CTM de ne pas faire assez pour aider les entreprises locales. Or, c’est exactement ce qu’a fait cette dernière. Elle a déversé des dizaines et des dizaines de millions dans les caisses des entreprises, sans aucun contrôle, sans exiger aucune contrepartie. Mais les patrons locaux en veulent plus. Ils veulent avoir accès aux commandes, en y installant directement leurs représentants.

Après Yan Monplaisir que Marie-Jeanne a remis en selle avant d’être lâché à l’approche de l’échéance, voilà que le Medef abat ses cartes et montre ses ambitions : se servir lui-même. En imposant un de ses dirigeants.