Le 1er juillet 2021, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a présenté de nouvelles conclusions sur les effets des pesticides sur la santé, notamment sur celle des ouvriers agricoles et des autres professionnels du secteur agricole.
Le rapport a établi une « présomption forte » de lien entre l’exposition régulière aux pesticides et six maladies graves : le myélome multiple (cancer du sang), le cancer de la prostate, la maladie de Parkinson, les troubles cognitifs, les lymphomes non hodgkiniens (cancers du système immunitaire) et les maladies des bronches, au niveau respiratoire.
Ce rapport confirme un lien vraisemblable entre le chlordécone présent dans les terres de Guadeloupe et de Martinique et la survenue du cancer de la prostate. De surcroit, l’exposition régulière à ce pesticide compromettrait la rémission après traitement. En effet le risque de récidive de cancer de la prostate est multiplié par 2,4 chez les patients les plus exposés au chlordécone.
Cette forte exposition concerne particulièrement les ouvriers de la banane, qui à l’époque semaient le chlordécone sans les protections nécessaires, et aujourd’hui continuent de travailler dans des terres polluées. D’autant plus que d’autres produits toxiques ont été massivement utilisés sur les plantations. Le rapport de l’Inserm confirme aussi les dangers de ces autres produits. Les ouvriers agricoles ont donc mille fois raison lorsqu’ils réclament la reconnaissance de leurs maladies graves comme maladies professionnelles, ainsi qu’une indemnisation des préjudices causés à leur santé !