En Guadeloupe, les syndicats ont appelé à la grève générale à partir du 9 septembre contre la loi du 5 août 2021. Cette loi menace les travailleurs de sanctions graves en cas d’absence de passe sanitaire. Les soignants, qui étaient qualifiés de héros il y a un an, sont aujourd’hui menacés de suspensions de salaire et de contrat de travail.
Les employés de plusieurs secteurs ont déjà décidé de se battre. Les pompiers de la ville des Abymes sont entrés en grève en juillet et août. Les agents de Pôle emploi sont également prêts à entrer en mouvement, ainsi que ceux de Cofrigo. En Guadeloupe, Guyane et Martinique, ceux d’Arcelor Mittal viennent d’entrer en grève. Des manifestations ont eu lieu dans toute l’île de Guadeloupe rassemblant des milliers de personnes depuis mi-juillet. En Martinique aussi des manifestations ont montré qu’un nombre non-négligeable de travailleurs ne se laissent pas faire.
Macron rêve d’instaurer la soumission totale des travailleurs. Il veut leur faire accepter une série de mesures qui viendront aggraver leur exploitation. Par exemple, la baisse de l’allocation chômage à partir du 1er octobre. Macron prépare aussi la réforme des retraites avec l’allongement de l’âge du départ à 64 ans, ce qui est en plus un nouveau tremplin pour la rallonger encore au-delà dans les années qui viennent.
Le gouvernement voudrait faire accepter sans broncher le manque de moyens dans les services publics, comme dans les hôpitaux. Un soignant venu en renfort en Guadeloupe au mois d’août a témoigné sur la radio RTL. Il souligne le manque de gants, de savon, de médicaments, d’eau stérile, le manque de tout au CHU de Pointe-à-Pitre.
Macron utilise la crise pour tenter d’embrigader la classe ouvrière derrière des directives, pour le plus grand bonheur du grand patronat. Ce dernier se félicite de la remontée de ses profits grâce aux milliards de l’État pendant que des centaines de gens meurent du Covid-19 aux Antilles. Ces morts étaient condamnés d’avance, pas seulement parce qu’ils ne sont pas vaccinés mais par l’incurie du système de santé que les gouvernements sacrifient pour transférer les fonds au grand capital.
Dans son allocution du 12 juillet le chef de l’État avait annoncé : « La priorité de la sortie de crise sera la même que depuis le début du quinquennat, le travail et le mérite ». Sa priorité c’est de rendre la classe ouvrière obéissante aux exigences du grand patronat.
La crise sanitaire est une occasion pour la bourgeoisie de renforcer ce qu’elle a toujours fait : une guerre sociale contre les travailleurs. La santé de la population n’est pas vraiment sa priorité. Les dizaines de clusters dans les entreprises chaque semaine en Guadeloupe, en Martinique, en France en sont une preuve. Les patrons demandent aux « cas contacts » et même aux « cas positifs » de venir travailler, en particulier dans les bananeraies.
Les travailleurs qui se battent contre cette loi sont ceux qui n’acceptent pas l’exploitation sans réagir. C’est une lutte qui a commencé à payer. En Guyane les salariés de l’aéroport, après cinq jours de grève, ont arraché l’annulation du pass sanitaire obligatoire ! Aux Antilles, le ministre de la santé a annoncé le 1er septembre le report de l’obligation vaccinale pour les soignants. Refuser les sanctions liées à l’obligation vaccinale et au pass sanitaire, c’est refuser la mise au pas des travailleurs ! Et le mot d’ordre de grève générale lancé en Guadeloupe, les diverses mobilisations en Martinique seront le début de la contre offensive nécessaire de la classe ouvrière.