CO N°1270 (25 septembre 2021) – Haïti : séisme, gangs, corruption, réfugiés

Le violent séisme qui le 14 août a frappé le sud d’Haïti laisse derrière lui plus de 2 200 morts et plus de 12 000 blessés. Des centaines de personnes sont toujours portées disparues. Près de 100 000 bâtiments et habitations se sont effondrés ou ont été gravement endommagés selon les chiffres officiels.

Un mois plus tard avec des routes, des ponts disloqués, dans les zones rurales les habitants sont toujours enclavés et reçoivent difficilement l’aide. Dans les villes comme à la campagne ce sont les populations pauvres qui ont été les plus touchées. Des milliers se sont refugiés chez des voisins, dans des abris de fortune, dans des campements de toiles ou dans les écoles. Le délabrement sanitaire, l’absence d’infrastructure, d’eau, d’électricité ont accentué les effets de cette catastrophe.

À Port-au-Prince, le séisme n’a pas ralenti l’exploitation des travailleurs. Les patrons des entreprises de la zone industrielle ont refusé de donner des jours de congé aux ouvriers qui voulaient aller secourir ou voir leurs parents dans le Sud.

Après une pause suite au séisme, la guerre entre les gangs se poursuit. Les barrages sur les routes avec rançonnement des passagers ont repris que ce soit vers Croix des Bouquets dans le nord de la capitale ou dans le sud vers Martissant. La police est toujours aussi impuissante.

La bataille entre les politiciens est relancée après les accusations contre le premier ministre Ariel Henry qui l’impliqueraient dans l’assassinat de Jovenel Moïse. Il a réagi en limogeant le procureur qui portait l’accusation.

Dans ce contexte, le gouvernement des USA a lancé une vague d’expulsions de réfugiés haïtiens qui avaient réussi à passer la frontière depuis le Mexique. Plusieurs dizaines de milliers sont entassés dans des camps le long de la frontière. Plus de 300 réfugiés expulsés ont atterri à Port-au-Prince dimanche 19 et des milliers d’autres sont attendus au courant des trois prochaines semaines, à Port-au-Prince et au Cap-Haïtien. Le gouvernement a annoncé qu’il n’a pas les moyens de faire face à leur arrivée.