CO N°1275 (30 novembre 2021) – Martinique – Après l’appel à la grève générale

La grève générale a commencé le lundi 15 novembre 2021. Les grévistes ont bloqué la zone du port puis se sont rendus à l’ARS (Agence régionale de Santé). À partir du 22 novembre d’autres salariés sont entrés en grève à l’appel d’une intersyndicale d’organisations syndicales ouvrières, de l’intersyndicale de la Santé et de travailleurs indépendants (marins-pêcheurs, taxis, etc.).

Des barrages ont été érigés en début de matinée à l’entrée des zones d’activité situées aux entrées de Fort-de-France. Puis, les manifestants ont rejoint Fort-de-France. Plus d’un millier étaient présents : travailleurs de la Santé du secteur public ou privé, employés de pharmacie, employés territoriaux, mais aussi des salariés de l’usine à sucre du Galion, des PTT, de la société de distribution d’eau Odissy, des ouvriers du bâtiment, de la métallurgie, des enseignants, ou des employés de commerce. Les manifestants dénonçaient l’obligation vaccinale et le passe sanitaire, mais aussi le harcèlement et les sanctions qui frappent les salariés non vaccinés, menacés de suspension de salaire et d’emploi. Une violence inouïe et insupportable. Les manifestants dénonçaient aussi la vie chère et la précarité qui frappent les familles. Ils brandissaient des pancartes réclamant des salaires de 2000 euros net.

La manifestation très dynamique a serpenté dans Fort-de-France. Elle est aussi passée sur le bord de mer, dans le périmètre réservé à l’arrivée des voiliers de la course Jacque Vabre, ouvert officiellement aux personnes munies d’un passe sanitaire.

En fin de journée, les revendications des grévistes et de la population restant sans réponse, et face à « l’irrespect du préfet » vis-à-vis de sa délégation, l’intersyndicale a décidé la reconduction de la grève. La colère des grévistes est aussi montée d’un cran. À partir du 23 novembre, les grévistes, aidés de camionneurs, taxis, pêcheurs ou autres travailleurs indépendants, parties prenantes de l’intersyndicale, ont mis des barrages en place. Ce fut le cas d’abord aux différentes entrées de Fort-de-France, puis, de proche en proche aux abords d’autres villes, telles le Lamentin, Schœlcher, ou le Robert. Le mouvement s’organise désormais pour durer et pour arracher des réponses aux revendications ouvrières et populaires.