En Martinique comme en Guadeloupe, une partie des travailleurs et de la jeune population pauvre ne désarment pas. Ils continuent les grèves et les manifestations, à commencer par les salariés suspendus pour cause de non-vaccination, ou menacés de l’être. Les travailleurs de plusieurs autres secteurs se battent eux aussi.
En Martinique, la grève est devenue contagieuse au CHUM (Centre hospitalier universitaire de Martinique) contre les menaces brandies par la direction. Le 18 jan-vier, elle a annoncé dans une note que les travailleurs non-vaccinés seront suspendus très prochainement. Les travailleurs de la blanchisserie sont entrés en grève immédiatement. Les grévistes ont été rejoints quelques jours plus tard par ceux du service transport et de la pharmacie.
D’autres soignants sont aussi venus manifester leur soutien à ces agents hospitaliers en lutte. Plusieurs actions et mobilisations ont lieu chaque semaine pour dénoncer la loi du gouvernement sur l’obligation vaccinale, qui vise à mettre les travailleurs au pas sous prétexte de crise sanitaire.
En Guadeloupe aussi, la contestation ne faiblit pas. Les meetings, rassemblements et manifestations se succèdent presque chaque jour. Dans certains quartiers, des barrages routiers sont mis en place régulièrement par les habitants. L’État prétend éteindre la contestation par la répression : couvre-feu, lacrymogènes, arrestations, emprisonnements… Une campagne de dénigrement systématique a aussi commencé, qui assimile les protestataires à des bandits. Ces manœuvres ne parviennent pas à briser la mobilisation.
Une importante journée de grève a eu lieu en Guadeloupe le 20 janvier. Cette journée a permis à de nombreux travailleurs de se mobiliser, non seulement pour soutenir les soignants suspendus, mais aussi pour poser leurs propres revendications. Il y a eu des grèves dans des hôtels (Club Med, Créole Beach) et au Casino du Gosier. Deux importants centres commerciaux ont été fermés : Carrefour Milénis et Leclerc Bas-du-Fort. À Leclerc, la grève a été reconduite le lendemain, ce qui a obligé la direction du groupe Parfait à accorder en urgence des améliorations des conditions de travail. De même pour deux stations-services, à Gourbeyre et aux Abymes. Dans l’une d’elles, les travailleurs ont obtenu la transformation de deux contrats à durée déterminée (CDD) en contrats à durée indéterminée (CDI). Des agents ont aussi fait grève à la Sécurité sociale, à Pôle emploi, ainsi que dans l’éducation.
Le 20 janvier, les travailleurs municipaux ont également repris leur mouvement de grève, suspendu en juin dans la plupart des communes. Ils dénoncent le non-respect des accords signés par certains élus. La grève se prolonge pour le moment à Port-Louis, et elle pourrait gagner d’autres municipalités.
À la Poste, la grève dure depuis plusieurs semaines, notamment dans le Nord Grande-Terre. C’est aussi le cas pour les travailleurs d’ArcelorMittal, qui tiennent bon depuis des mois face à un patron raciste et méprisant.
Les travailleurs, la population laborieuse, la jeunesse pauvre subissent l’aggravation de la précarité, les hausses de prix, et toutes sortes d’attaques conduites par les gros patrons et leur État pour leur faire payer la crise économique du système capitaliste. Les travailleurs et tous ceux qui se battent et qui résistent à ces attaques sont un exemple à suivre. Ils pourraient inspirer les autres travailleurs, les autres jeunes pauvres et les rallier à une lutte d’ensemble pour non seulement se défendre, mais même pour passer à l’offensive !