CO N°1284 (23 avril 2022) – Éditorial – Macron ou Le Pen : Un président de la bourgeoisie. Préparons les luttes !

Durant la dernière élection présidentielle, beaucoup d’électeurs ont mis leur espoir sur un candidat. Une bonne partie d’entre eux a choisi le « moins pire » et fait un vote qu’ils jugent « utile ». Une autre s’est abstenue. C’est le principe des élections bourgeoises : donner l’illusion du choix et du changement par le vote. Mais le vote ne remet pas en cause la société capitaliste, c’est-à-dire l’exploitation de la majorité, la classe ouvrière, au profit d’une minorité, la bourgeoisie.

Ce sont les capitalistes qui dictent leurs lois à l’exécutif qui, de fait, œuvre contre la classe ouvrière. Ainsi le Medef soutient le vote Macron. C’est pourquoi la classe ouvrière a besoin de s’organiser pour faire valoir ses intérêts et faire face aux attaques que lui prépare le grand patronat.

La hausse généralisée des prix, depuis plusieurs mois, plonge les classes populaires dans une situation de plus en plus difficile. En France, l’inflation a fait un bond de 4,5 % sur un an, un record depuis les années 1980. La situation est pire aux Antilles où les prix sont déjà plus élevés que dans l’Hexagone. Les prix de l’alimentation et de l’énergie connaissent les plus fortes augmentations. Dans les pays les plus pauvres, c’est la famine qui menace. La crise de l’économie capitaliste s’aggrave chaque jour. La guerre en Ukraine, en donnant un nouveau prétexte aux spéculateurs, aggrave cette situation.

Les salaires des travailleurs sont quasiment bloqués. La revalorisation du Smic de 2,65 % (à peine 34 euros net) prévue au 1er mai, est bien en dessous de ce qu’il faudrait pour compenser l’inflation et rattraper le pouvoir d’achat déjà très bas. Ce qu’il faudrait, ce sont des augmentations d’au moins 500 euros par mois.

Face à ces difficultés, certains travailleurs ne se laissent pas faire et se battent collectivement. Certains ne touchent pas leur salaire dans les temps. C’est ce que dénoncent les travailleurs des Jardins de Château Gaillard en Martinique, ils sont entrés en grève pour réclamer leur salaire du mois de mars. Tout comme les ouvriers agricoles de la SCEA La Plantation en Guadeloupe, ainsi que les agents du CCAS (Centre communal d’action sociale) des Abymes, qui ont dû se mobiliser pour exiger que leur salaire soit payé.

En Guadeloupe, les agents de La Poste du Nord Grande-Terre se  sont battus contre des suppressions et ont marqué des points. Les soignants non-vaccinés poursuivent leur combat pour être réintégrés. Les travailleurs d’ArcelorMittal sont en grève depuis le 6 septembre face à un patron méprisant et raciste.

En Martinique, suite à leur grève, les ouvriers forestiers de l’ONF (Office national des forêts), ont pu faire reculer leur direction. Une partie des salariés de Brasserie Lorraine est entrée en grève contre des discriminations, pour le paiement des heures de nuit et l’embauche des intérimaires. Des salariés de Carrefour Market au François sont en grève pour l’augmentation des salaires et contre l’arrogance de leur patron.

Les travailleurs qui se battent actuellement sont les meilleurs exemples à suivre. Nous plaçons notre confiance dans cette combativité et en la capacité de la classe ouvrière à s’organiser pour défendre ses propres intérêts de classe. La manifestation du 1er mai est une occasion pour les travailleurs de faire par le nombre et les mots d’ordre une démonstration de force dans la rue. L’économie capitaliste part à la dérive, et ce sont les classes populaires qui paient le plus lourd tribut. Faire payer ces crises à la classe laborieuse c’est ce que veulent et font  les capitalistes et leurs serviteurs politiques. Pour s’en prémunir préparons les luttes !