CO N°1284 (23 avril 2022) – Martinique – Grève à Brasserie Lorraine

Une trentaine de travailleurs de Brasserie Lorraine sont en grève depuis le 28 mars. Cette usine appartenant aux capitalistes békés du groupe Huygues Despointes compte une cinquantaine de salariés. Ces patrons sont connus pour leur arrogance, leur autoritarisme et leur mépris vis-à-vis des travailleurs à l’échelle de la Martinique. Ils sont connus aussi pour ne vouloir négocier qu’au rabais les revendications des travailleurs.

Pour preuve, lors des négociations annuelles obligatoires de 2021, alors que l’inflation a atteint près de 3 %, la direction ne voulait négocier que des miettes de 0,5 % et rien d’autre concernant la revalorisation des salaires. Les salariés réclament aussi l’embauche définitive d’intérimaires travaillant depuis plusieurs années dans l’entreprise. Mais la direction fait la sourde oreille, même quand il s’agit de l’amélioration des mesures d’hygiène et de sécurité. Et ce n’est pas tout. La situation s’est aggravée avec l’arrivée du nouveau directeur choisi à sa mesure par le groupe Huygues Despointes pour représenter la bouche, les yeux et les oreilles du patron. Ce monsieur exécute sa mission au doigt et à l’œil, faisant régner au niveau de la DRH (Direction des ressources humaines) un climat social pénible pour l’ensemble des salariés. Et pour bien montrer qu’il exerce convenablement sa fonction, il a fait comprendre à la presse qu’il : « entend prendre toutes les mesures pour défendre les intérêts de l’entreprise » entendons par là « intérêts du patron », pour ajouter en fin d’explication …« et de ses salariés ». On ne peut pas être plus clair que ça.

Et pour montrer son arrogance et son mépris à l’égard des grévistes qui défendent leur pain quotidien, la direction les a assignés par deux fois devant le tribunal judiciaire de Fort-de-France. Le jeudi 14 avril, le président du tribunal a ordonné « la cessation de toutes obstructions et entraves des accès de la Brasserie Lorraine, sous peine d’une astreinte de 5 000 €, et a condamné les salariés grévistes à payer 3 000 € à la société ». 

Les grévistes sont toujours mobilisés, ayant conscience que toutes leurs revendications sont légitimes.