Ces dernières semaines le conflit entre les gangs s’est intensifié au nord de Port-au-Prince. La population a été prise entre les tirs croisés des gangs intitulés « chiens méchants » et « 400 mawozo », qui veulent étendre leur zone d’influence. Il s’en est suivi des kidnappings, des blessés, des épisodes de panique.
Malgré cette situation dangereuse, des ouvriers du parc industriel SONAPI ont décidé de défiler ce 1er mai pour affirmer leur détermination lors de cette journée de commémoration des luttes.
Devant le parc industriel Sonapi, quelques centaines de travailleurs étaient présents ce matin-là accompagnés de militants et sympathisants de l’organisation des travailleurs révolutionnaires (OTR). Les militants ont distribué des tracts. Avant le départ de la manifestation ils ont pris la parole et expliqué l’origine de cette journée de commémoration de lutte, le rôle majeur de la classe ouvrière dirigeant la lutte pour le renversement de la bourgeoisie. Ils ont terminé l’intervention en entonnant l’Internationale.
Rejoints par les syndicalistes, les ouvriers ont manifesté dans la zone industrielle avec des drapeaux rouges, en tête de manifestation la banderole «la classe ouvrière est le porte-drapeau des masses pauvres». Sur les pancartes, les revendications contre les quotas exténuants, contre les prélèvements abusifs par les patrons, contre les conditions de travail, contre l’insécurité et les bas salaires. En fin de manifestation un militant de l’OTR appelait à se battre pour une échelle mobile des salaires indexés sur le taux du dollar pour conserver leur pouvoir d’achat.
Malgré l’insécurité, des travailleurs ont fait entendre leur voix cette année encore et ont pris rendez-vous pour 2023.