CO N°1287 (18 juin 2022) – Vie chère : profiteurs de guerres et de famine

Les prix se sont envolés depuis plusieurs mois. Transport et alimentation sont les plus touchés par cette hausse. En Guadeloupe, le prix de la baguette atteint 1,45 € à certains endroits.

Au niveau mondial, la hausse générale des prix s’explique d’abord par celle de l’énergie. Le pétrole et le gaz sont plus chers, ce qui tire vers le haut les coûts de fabrication et de transport de toutes les autres marchandises.

Cette montée des prix de l’énergie est liée à la guerre actuelle en Ukraine. Mais elle s’explique aussi par les profits records des grands groupes du secteur. Total-Energies, par exemple, a engrangé 16 milliards de dollars de bénéfices en 2021, et encore cinq milliards entre janvier et mars 2022. Ces profits records sont alimentés par les prix délirants du carburant à la pompe : actuellement 1,96 € le litre de sans plomb en Martinique et 1,94 € en Guadeloupe.

En ce qui concerne le prix des céréales, c’est la même chose. La guerre en Ukraine a un impact, au point que la famine menace dans certains pays, puisque la Russie et l’Ukraine sont deux grands pays exportateurs de céréales.

Mais la situation est aggravée par la spéculation des grands trusts du blé, du maïs et du riz. Les investissements dans les fonds spéculatifs spécialisés dans le domaine agricole ont explosé depuis le début de la guerre. Ce sont les grandes banques mondiales qui tirent les ficelles, comme Goldman Sachs ou BNP Paribas.

Ces profiteurs de guerres et de famine bénéficient de la hausse des prix alimentaires partout dans le monde, en moyenne + 30 % par rapport à l’année dernière. Dans tous les pays, les travailleurs et les couches pauvres ont de plus en plus de difficultés à se nourrir.

Retraites : une aumône

Le gouvernement prévoit que l’inflation va empirer dans les mois à venir. Au point qu’il s’est résolu à annoncer une hausse des pensions de retraite de 4 % à partir du 1er juillet. Cette augmentation couvrira à peine la hausse des prix commencée il y a un an. La plupart des retraités, qui sont déjà pauvres, le resteront, en particulier les femmes.

Il est plus que jamais nécessaire d’exiger des hausses générales des salaires, des pensions de retraite et des allocations pour compenser la flambée des prix !