CO N°1287 (18 juin 2022) – Éducation nationale : affectations imposées

Cette année encore, des enseignants ayant été admis au concours seront contraints de quitter la Martinique pour une affectation en France. Selon le ministère, les garder en Martinique ne serait pas possible, alors que tout au long de l’année, des postes restent vacants.

Des enseignants contractuels qui, jusqu’à présent, exerçaient en Martinique, se sont vu imposer une affectation en France après avoir passé le concours avec succès. Le gouvernement se retranche derrière deux arguments pour refuser de les garder en Martinique. Il déclare qu’ils ont passé un concours national destiné à pourvoir tout le territoire national. De plus, selon lui, les besoins en personnel diminuent puisque la population scolaire diminue.

En fait, la logique du gouvernement est autre. C’est une logique comptable qui guide son action. Il raisonne en mettant en avant des ratios telle une entreprise capitaliste. Or, les pouvoirs publics reconnaissent que les élèves de cette académie ne bénéficient pas des mêmes conditions d’encadrement que ceux de l’hexagone. Elles sont aggravées par les incessants chamboulements de programme et d’organisation. Garder ces enseignants est donc tout à fait possible en allégeant la charge de travail des uns pour permettre aux nouveaux d’apporter leurs compétences. Mais ce n’est pas là la préoccupation du gouvernement. Ce dernier préfère réserver l’argent public aux capitalistes plutôt que de l’affecter au service public d’éducation.