Combat ouvrier remercie les 1020 électeurs de Guadeloupe et les 830 de Martinique qui ont voté pour ses candidats à ces élections législatives de juin 2022.
La forte abstention domine cette élection législative : 74,69 % en Guadeloupe, 78,6 % en Martinique. Stable en Guadeloupe, elle progresse de 5 points en Martinique.
De plus en plus d’électeurs se détournent des urnes par dépit, découragement, déception face à l’aggravation des conditions de vie. Cette abstention est particulièrement sensible au sein des couches populaires les plus pauvres. Pour beaucoup c’est le désintérêt total, pour d’autres c’est la colère contre un système qui les opprime qui se traduit par un refus d’aller voter.
En Martinique, les Insoumis de Mélenchon, lequel était arrivé en première position lors du premier tour des présidentielles, font une percée aux législatives mais ils ne sont en position éligible dans aucune circonscription pour le second tour.
Les candidats du RN de Marine Le Pen ou de Zemmour progressent : entre 2 et 4 % des suffrages.
En Guadeloupe, ils sont en très forte progression. Rody Tolassy le représentant local du RN est en position éligible au deuxième tour étant arrivé en tête devant le député sortant Max Mathiasin. Il a obtenu 4164 voix et plus de 20 % des suffrages. Alors qu’en 2017 il obtenait 471 voix et 2,65 %. Il devance Max Mathiasin de 656 voix.
Ailleurs, le Rassemblement national augmente son score : 6,92 % des voix dans la première circonscription, 12,09 % dans la deuxième. Contre 1,38 et 2,65 en 2017.
Le RN continue donc de surfer sur la vague Le Pen des élections présidentielles où sa candidate était arrivée largement en tête au deuxième tour. Ses représentants dont son délégué officiel en ont engrangé du crédit électoral.
Certes, beaucoup d’électeurs ont voté pour le Rassemblement national par opposition à Macron et en estimant qu’il est le meilleur rempart contre Macron.
Mais apporter de l’eau au moulin de l’extrême droite n’est pas la solution.
Déjà, dans le passé cette extrême droite avait montré qu’elle pouvait progresser dans l’électorat populaire. Ce fut le cas avec son leader de l’époque, Ibo Simon. Ce dernier avait été élu au Conseil régional jusqu’à ce qu’il lance des appels à l’incendie des magasins d’Haïtiens à Pointe-à-Pitre. Une opposition massive dans les rues avait mis un frein à ses agissements. Une bonne partie des couches populaires appauvries par la vie chère, le chômage et les bas salaires demeure sensible aux arguments de l’extrême droite faisant des immigrés le bouc émissaire de tous les maux de la société. Le Rassemblement national, en mettant les travailleurs étrangers à l’index divise la classe ouvrière et montre par là-même qu’il s’attaque à elle. C’est un parti truffé de racistes et de suprémacistes blancs, même s’il tente de vernir son image. C’est un parti qui soutient le système capitaliste et l’impérialisme français. Les travailleurs et les membres des classes populaires qui votent pour ce parti se tirent une balle dans le pied.
En menant une politique qui enfonce toujours plus les travailleurs et les couches populaires dans la pauvreté, les partis de gouvernement de droite et de gauche portent une lourde responsabilité dans la progression du RN.
Quant à nos candidats, « Combat ouvrier – Lutte ouvrière » ils représentent, malgré leurs faibles scores, ce qu’il y a de mieux pour l’avenir des travailleurs et des couches populaires. En ayant fait une campagne communiste révolutionnaire pour faire avancer l’idée du renversement du système capitaliste mortifère, oui, ils représentent l’avenir. Car aux Antilles comme partout, le système d’exploitation capitaliste qui engendre aussi le colonialisme, la guerre, les crises, ne pourra faire le bonheur des peuples contre eux-mêmes.
Le 12 juin 2022