Vendredi dernier, Serge Letchimy, le président du conseil exécutif de la collectivité de Martinique, avait convoqué une grande réunion extraordinaire des élus et de dits experts.
L’objectif annoncé de cette réunion de travail était de chercher des solutions concrètes pour répondre au développement important de la violence sur l’île sur fond de circulation active d’armes et de drogues. En effet, en à peine six mois, seize meurtres avec armes à feu sont déjà à déplorer sur l’île. Les élus ont dressé une plateforme pour un « plan territorial de prévention et de lutte contre les violences et contre la circulation active des armes ». Ils exigent aussi « la venue du Ministre de l’Intérieur en Martinique afin de discuter avec les responsables publics, les syndicats et les acteurs engagés en matière de sécurité et de prévention ».
En réalité, l’État va dans le sens de la demande des élus. Celui de se limiter à plus de solutions répressives contre la délinquance, le banditisme ou les trafics d’armes. Il y a quelques mois il annonçait l’arrivée en Martinique d’une antenne permanente du RAID, l’unité d’élite de la police nationale, d’ici à la fin 2022. Le fait d’intégrer le ministère des outre-mer au ministère de l’Intérieur va aussi dans le même sens.
Mais, au-delà des grandes messes, Letchimy et les élus restent impuissants en face des causes de l’augmentation de la violence sous toutes ses formes.
Elles sont connues de tous : chômage massif, pauvreté, injustices sociales, mépris colonial ! Ils n’ont nullement l’intention de s’en prendre à ces causes profondes de la dégradation sociale et au contraire accompagnent le système d’exploitation capitaliste qui les génère.