Le mouvement de colère a commencé début juillet par le blocage de 200 camions de marchandises et de carburant allant vers la capitale.
Les manifestants, par des barrages, revendiquent la baisse du prix des médicaments, des aliments, de l’électricité et celui du carburant qui depuis janvier a augmenté de 47 %. Le 18 juillet le gouvernement a négocié avec certains syndicats une baisse pour le carburant : 3,95 dollars US le prix d’un gallon (3,78 litres).
La lutte n’a pas cessé : les syndicats ont décidé de continuer les actions pour que ce prix soit moins de 3 dollars US. Le 20 juillet barrages et manifestations ont augmenté, créant la pénurie de tout dans la capitale. Les revendications sont la baisse ou le gel des prix et l’augmentation générale des salaires. Les syndicats dénoncent « le système d’exploitation des travailleurs qualifié de néolibéral et la corruption ».
Le Panama a le 8ème PIB (produit intérieur brut) par habitant le plus élevé d’Amérique latine (près de 15 000 dollars US). Une grande partie de la richesse provient des revenus du canal qui relie océans Pacifique et Atlantique. Mais c’est aussi un des pays où les inégalités sont les plus fortes. La pauvreté aurait augmenté avec le Covid-19. En particulier plus de la moitié des enfants sont pauvres et près d’un cinquième souffrent de malnutrition. D’où la colère d’une grande partie de la population.
Les Antillais et le canal de Panama
Le Panama compte 4 285 850 habitants en 2020. Des dizaines de milliers de Martiniquais et Guadeloupéens ont quitté leur île entre 1850 et après 1900 pour participer à la percée du canal de Panama. Ils l’ont payé de leur santé et souvent de leur vie. Leurs descendants sont aujourd’hui plus de 60 000 à vivre au Panama où ils parlent encore français et créole. Une « fraternité » ( association de descendants antillais) existe toujours dans le pays.