Le mardi 25 octobre, une délégation des élus de Martinique conduite par Serge Letchimy, président du conseil exécutif de la Collectivité de Martinique, était reçue par Gérard Darmanin, le ministre français de l’Intérieur.
L’entretien était programmé dans le cadre d’un calendrier de rencontres entre État et élus de Martinique sur les possibilités d’évolution institutionnelle. Il avait été établi à la suite de l’Appel de Fort-de-France et du rendez-vous avec le président français qui s’était ensuivi le 7 septembre dernier.
Pour Letchimy, il été question de « l’évolution du processus » engagé par le Congrès des élus, des « diagnostics effectués », et aussi « d’établir un calendrier, et une méthode pour l’avancement des travaux ». Letchimy poursuit en disant : « Nous restons extrêmement pragmatiques et ne cherchons qu’à répondre aux besoins fondamentaux du peuple. ». « Nous sommes favorables à ce que les pouvoirs normatifs soient domiciliés localement. ». L. Saliber, le président de l’Assemblée continue : « Le président de la République nous a dit qu’il fallait une véritable décentralisation avec des pouvoirs normatifs… », « une décentralisation qui permette le principe de subsidiarité ».
Et le conseiller Martinique-Ecologie, Louis Boutrin, animateur du groupe de travail propositions institutionnelles, de répéter : « tout ce qu’on peut faire localement, on doit le décider et le faire localement ». Boutrin indique : « Sur ce point-là, nous avons trouvé un accord avec le ministre Darmanin… »
Le maire de Fort-de-France, D. Laguerre, se dit préoccupé « par la problématique de l’égalité et la différenciation… ». Pour finir, l’élu du Morne-Vert, L. Saliber, se pose l’épineuse question des recettes. « Quelles sont les éventuelles recettes que nous voulons créer si on nous donne un pouvoir normatif ? Quelle aide attendons-nous de l’État en complément de ce pouvoir local ?
Aujourd’hui, les élus s’activent pour profiter au mieux de la révision la Constitution française prévue en 2024. Cette révision constitutionnelle doit concerner la Nouvelle-Calédonie et réformer une nouvelle fois l’organisation administrative française, parfois obsolète ou inadéquate. Dans ce cadre, les élus font mine de concocter un projet mais en réalité ils se plieront au projet de Macron, de l’État français et des capitalistes.