CO N°1307 (20 mai 2023) – Martinique – Le scandale des salaires dans le bâtiment

Le 1er mai dernier, le Smic a augmenté de 2,2 %, passant de 11,27 € à 11,52 € brut de l’heure, soit de 1 709,28 € à 1 747,20 € brut mensuels, et une augmentation de 37,92 € par mois.

Avec cette augmentation, si un travailleur se présente actuellement et une seule fois dans n’importe quel centre commercial pour faire un minimum de courses : du yaourt, du fromage, steak, quelques tomates et des bananes jaunes, plus deux tranches de jambon et sans prendre de la boisson, il aura à dépenser 50 euros et se trouvera avec un caddy bien vide.

Les prix ne font que grimper et les salaires sont à la traîne tandis que les profits sont en augmentation. Les salariés de l’agriculture, du commerce ou du BTP sont bien placés pour le dénoncer. Mais particulièrement dans le bâtiment il y a un véritable scandale. Sur la grille des salaires, l’ouvrier manœuvre (OM), jusqu’à l’OS3, c’est-à-dire jusqu’à la troisième ligne de la grille, se retrouvent avec un salaire horaire inférieur au smic et ce depuis plusieurs années. Le salaire de l’ouvrier manœuvre OM à l’ouvrier spécialisé OS2 est de 11,28 €/h, soit un salaire mensuel brut de 1 710,84 €. Donc, 36,36 € de moins que le smic actuel. Quant à l’OS3, il est payé à 11,30 € de l’heure, soit un salaire mensuel brut de 1 713,87 €, ou 33 € de moins que le smic.

Il y a quelques années, les patrons du BTP avaient juré hypocritement lors d’une Commission paritaire, que le salaire horaire minimum figurant sur la grille des salaires du BTP ne devait pas être inférieur à celui du smic. Ces gens-là n’ont jamais tenu leur promesse, malgré plusieurs protestations des organisations syndicales des ouvriers du BTP. Et quand il y a eu « augmentation » des salaires, ce fut de 75 centimes par heure pour un OM et OS2 par exemple, après être resté plus d’un an sans être augmenté. De véritables arnaqueurs !

Pour rattraper les augmentations du coût de la vie, les travailleurs devront exiger une augmentation de 500 euros net par mois minimum. Et ils devront l’arracher par leurs luttes collectives et déterminées.