CO N°1310 (15 juillet 2023) – Martinique – Appel à la mobilisation contre le non-lieu

Le jeudi 6 juillet une réunion s’est tenue à la Maison des syndicats avec des représentants d’une trentaine d’organisations politiques, syndicales, associatives, d’avocats.

Ces organisations préparent une mobilisation du 22 au 28 octobre prochain, intitulée « Simenn Matinik Doubout-Gaoulé kont Chlordécone » avec pour objectif : interpeller le gouvernement et obtenir réparation. Pour cela, les organisations  disent chercher à « Rassembler le peuple martiniquais autour de deux principes : justice et réparation ».

Il faut se rappeler que le lundi 2 janvier 2023, deux juges d’instruction du pôle de santé de Paris, Brigitte Jolivet et Fanny Bussac, ont signé l’ordonnance de non-lieu dans l’affaire de l’empoisonnement des Antilles au chlordécone par les capitalistes de la banane. Ce pesticide avait été autorisé dans les bananeraies jusqu’en 1993. Il ne s’agit pas seulement du chlordécone, mais aussi d’un cocktail de pesticides qui a contaminé plusieurs milliers d’ouvrières et d’ouvriers agricoles, contaminé plus de 80 % des terres agricoles en Martinique, sans aucun procès des responsables de ce scandale criminel.

De nombreuses mobilisations et manifestations ont déjà eu lieu en Martinique et en Guadeloupe pour dénoncer « un déni de justice et un mépris d’État ». Des mobilisations ont eu lieu en France également.

Cette nouvelle mobilisation annoncée pour le mois d’octobre prochain montre une fois de plus que des militants politiques, des syndicalistes, des associations, des avocats ne baissent pas les bras, et sont déterminés à obtenir « justice et réparation ».

 Des descendants d’esclavagistes, des capitalistes des exploitations agricoles, du commerce, de l’industrie font comme si de rien n’était. Ce sont eux qui sont les donneurs d’ordre des juges, de l’État et de leurs serviteurs politiques. Ce sont eux pour l’instant qui détiennent de fait le pouvoir, les commandes et les orientations politiques et économiques du pays. Jusqu’à ce qu’un jour, ils finissent par se retrouver nez à nez face à la colère de tous les travailleurs qui leur feront ravaler leur hargne et leur mépris.