Les salariés de la société SOMADICOM située à la Lézarde au Lamentin sont en grève depuis le 6 juillet dernier. Ils ont installé leur tente à l’entrée de l’entreprise et y sont restés durant tout le week-end. Les camions ne sortent plus. Très vite, la direction a fait mine de les recevoir pour négocier, mais elle ne leur a fait aucune proposition sérieuse.
Le lundi 10 juillet encore, elle leur a déclaré que leurs demandes n’étaient pas raisonnables, lorsqu’ils ont avancé qu’ils voulaient que le taux des commissions qui n’a pas évolué depuis plus de 20 ans soit doublé.
Leur liste de revendications est longue. Ils exigent notamment la revalorisation des salaires de base et celle des primes. Ils demandent la mise en place d’une prime d’ancienneté et d’une prime de transport. Pour l’amélioration de leurs conditions de travail, ils demandent des gerbeurs électriques ainsi que des tire-palettes, mais aussi le renouvellement de leurs vêtements de travail deux fois par an.
Ils sont plus d’une vingtaine et pour la plupart chauffeurs-livreurs. Ils prennent les commandes auprès de clients, chargent les camions, assurent les livraisons et aussi l’encaissement. Pour cela ils perçoivent un salaire de base majoré d’une commission en fonction du chiffre d’affaires généré. Le directeur général de la société est Bertrand Clerc, gros possédant béké qui est aussi patron de la SOMES (Société Martiniquaise des Eaux de Source) qui elle produit les eaux « Chanflor », « Eau de Source » ou « Lafort ». Ce patron, qui est un des dirigeants du MEDEF Martinique, se trouve être également celui du Groupe Bertrand Clerc qui comprend SAPY (yaourts Danone), l’Hôtel de la Marina à la Pointe-du-Bout, SODINOR (Location de Camions), Lareinty snack, Colibri Chips, SOGUADICOM et Karuchips en Guadeloupe.
Autrefois ces salariés étaient intégrés à l’effectif du personnel de la SOMES. Mais Clerc a scindé sa société et créé SOMADICOM spécialisée dans le commerce de gros de boissons. Du coup, cela permet que dans ces sociétés les travailleurs n’aient pas de délégués au Comité social économique doté des compétences de l’ancien comité d’entreprise, instance mise en place par le patron à partir de 50 salariés.
Ainsi depuis 2018, les salariés de SOMADICOM présentent leurs revendications au patron sans obtenir la moindre réponse, en dehors de quelques engagements oraux du directeur.
Aujourd’hui, ils ont dit : « Cela suffit ! ». Pour diriger leur grève, les grévistes ont élu un comité de grève, soutenu par le syndicat CGTM. Ils ont distribué le tract du comité de grève aux travailleurs de plusieurs sociétés appartenant à leur patron Bertrand Clerc. Ils sont déterminés.