CO N°1311 (09 septembre 2023) – Guadeloupe – Baie-Mahault : la grève « suspendue »

Le 28 août, lors d’une quatrième négociation et en présence d’un médiateur, la « suspension » de la grève après quatre mois et demi, a été signée entre la mairie et les représentants de l’UGTG.

Un délai de deux mois est prévu pour une décision finale. Aucun accord n’est en effet conclu concernant les raisons de la grève : la maire maintient le remplacement du paiement des heures de grève des policiers par des « récupérations ».

La maire défend un principe surprenant selon lequel les heures supplémentaires ne devraient pas être payées. Elle trouve juste que les policiers fassent des heures en plus la nuit ou les jours de repos, pour des événements, les séances de sport à Jarry ou interventions avec les gendarmes.

Les heures supplémentaires de la mairie seraient devenues trois fois plus nombreuses. Alors « réorganiser les plannings » est une gageure. La maire explique qu’il « n’y a pas d’argent » dans les caisses de la mairie. Cependant beaucoup dans la population s’indignent des dépenses de voitures de fonction de luxe qui circulent même le week-end avec le carburant payé par la mairie.

Lorsque les délégués syndicaux sont venus annoncer la suspension aux grévistes, plusieurs étaient mécontents : pour eux rien n’était réglé, en particulier le fait que la moitié de leur paie est saisie chaque mois depuis le début de la grève, sans même la garantie qu’à terme l’argent reçu ne sera pas récupéré par la    mairie.

Dans l’administration, la paye des fonctionnaires est assurée par l’État au début de chaque année. Saisir les payes pendant une grève est une pure sanction ou cruauté.