De mauvaises conditions de travail, des pannes perturbant les horaires de travail, et des accords non respectés suite à une grève en décembre, telle était la situation dans la compagnie aérienne Caire.
Quand, en juillet, les pilotes puis d’autres personnels se sont mis en grève, le patron a vite annoncé une dette de 90 millions – qui ne pouvait être imputée aux salariés – et a déposé le bilan.
Le 29 septembre, le tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre a tranché face aux propositions de reprise totale ou partielle de Caire. La CAFOM pressentie pour reprendre Air Antilles, a été rejetée. Ses représentants avaient annulé leur candidature après le refus de la collectivité territoriale de Guyane de leur accorder la délégation de service public. Les travailleurs rejetaient aussi la CAFOM car cette société prévoyait son association avec Éric Koury, l’ancien PDG d’Air Antilles. Ils ne voulaient pas que ce patron à l’origine de la liquidation judiciaire revienne par la fenêtre. La CAFOM aurait aussi prévu de fermer la base en Martinique, licenciant tous les salariés !
Du coup, la CAFOM candidate aussi pour la reprise d’Air Guyane n’a pu reprendre cette compagnie.
Les 78 salariés d’Air Guyane sont tous licenciés. Salariés et population sont en colère !
La compagnie Air Antilles est reprise à 40 % par Cipim (holding du groupe Edeis, qui gère 16 aéroports) et à 60 % par la collectivité de Saint-Martin. Pour l’instant, les rotations aériennes entre Saint-Martin, la Martinique et la Guadeloupe, devraient être assurées. Mais plus avec Sainte-Lucie, la Barbade, Saint-Domingue et Porto Rico.
Ainsi, seuls 120 salariés seront embauchés. Et 98 travailleurs, 31 sur 53 en Martinique, 67 sur 95 en Guadeloupe sont licenciés pour « raison économique » avec accord du tribunal. Ainsi va l’exploitation des travailleurs en système capitaliste !
Seule leur mobilisation leur permettra de changer le cours des choses dans leur intérêt.