Le 7 décembre dernier le président de la Collectivité de Martinique, Serge Letchimy, a adressé au préfet, un courrier, demandant au gouvernement français de bloquer les prix des produits de première nécessité en Martinique. Ce blocage des prix devrait concerner les produits alimentaires, produits de santé et médicaments dont les prix continuent d’augmenter.
La demande devrait être débattue en séance plénière de l’Assemblée de Martinique du 21 décembre.
Dans son courrier, le président de la CTM met en avant le niveau élevé de pauvreté et de précarité en Martinique où 34 500 foyers bénéficient du RSA et près de 30 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon l’Insee. Soit un taux « deux fois plus élevé que la moyenne nationale ».
Ces chiffres sur les injustices sociales qui frappent une majorité de jeunes, de retraités, de femmes, d’enfants, de travailleuses et travailleurs sont malheureusement connus depuis longtemps. En Martinique comme ailleurs, ce n’est pas l’argent et les richesses qui manquent.
C’est qu’elles sont accaparées par une minorité de profiteurs et d’exploiteurs. Bien évidemment, le gouvernement les connait.
Alors, face à cette situation, la demande de blocage des prix et ses sempiternels aller-retours réglementaires, entre gouvernement et élus, certes a le mérite d’exister. Mais elle n’aboutira pas à grand-chose. En s’adressant au préfet ce représentant du gouvernement au service des riches, Serge Letchimy fait mine de l’ignorer, en semant des illusions dans la population. Pour bloquer les prix et améliorer son niveau de vie la population devra compter avant tout sur sa propre mobilisation.