De petits planteurs de banane se sont mobilisés pour dénoncer la situation financière dans laquelle ils se démènent depuis des années. Pour mieux se faire entendre, ils ont menacé de perturber l’exportation des bananes avec le soutien des dockers.
Dans le monde de la banane, tous les producteurs n’ont pas le même statut, même s’ils cohabitent sous la même enseigne de BANAMART. On trouve d’un côté quelques gros (Hayot, Gouyé et consorts), et beaucoup de petits. Ce sont ces derniers qui se sont manifestés le 13 décembre 2023 pour dénoncer les difficultés économiques qui les assaillent. Ce jour-là, les petits planteurs menés par Louis-Félix Gloriane, ont été reçus par le conseil d’administration de BANAMART dominé par les gros planteurs. Ce groupement, présidé par Alexis Gouyé, un représentant des gros, gère les millions d’euros d’aide déversés dans la cadre de différents dispositifs comme le Programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité (Poséi). L’un des points de friction portait sur la possibilité de percevoir l’ensemble du solde qui leur était attribué. Le président du groupement bloquait en mettant en avant deux points de blocage : l’utilisation correcte des fonds publics et l’absence de dettes envers le groupement. Or, le groupement est dominé par… les gros planteurs.
Finalement, une solution provisoire satisfaisant les petits planteurs et évitant des perturbations pour l’exportation des bananes a pu être trouvée. Le préavis a donc été levé. Mais les problèmes ne sont pas complètement purgés.
Dans cette affaire, on constate la mainmise des gros producteurs sur le dispositif, la complicité de l’État avec ces derniers et la dépendance des petits planteurs qui sont les otages des deux premiers.
Ils sont montés au créneau pour dénoncer leur situation face aux gros pour que ces derniers tiennent compte plus positivement de leurs demandes.