CO N°1319 (13 janvier 2024) – Haïti – Face aux gangs

En ce début d’année, les gangs tiennent toujours le devant de la scène avec leurs attaques contre la population laborieuse.

Après avoir bloqué la route menant vers les villes du sud, ils bloquent l’accès par la mer. Ainsi, le 6 janvier, un voilier qui assurait le cabotage entre la capitale et ces villes a été attaqué par le gang qui contrôle la zone. Parmi les passagers, des marchandes assurant le ravitaillement des marchés. Au moins sept personnes ont été tuées et les autres kidnappées.

Le 7 janvier la population d’un quartier du centre a découvert neuf corps calcinés jetés dans la rue sur un tas d’immondices. Des victimes supposées de la guerre entre les gangs. Il se dessine ainsi pour les ouvriers une carte des zones à éviter dans le trajet quotidien pour aller dans les quelques usines qui ont ouvert cette semaine.

Le Premier Ministre Ariel Henry, dans son discours du 1er janvier, promet que son gouvernement a la capacité militaire de maitriser les gangs avec l’appui d’une intervention de policiers kényans. Une illusion soutenue par certains politiciens et les pays « amis d’Haïti » pas amis des travailleurs.

Une autre solution est celle de Guy Philipe, revenu en Haïti à sa sortie de prison aux USA. Il se pose en révolutionnaire qui sauvera la population des gangs. Cet ancien mercenaire qui a servi différents gouvernements, défendant toujours les intérêts des possédants de l’époque, ne peut que servir ses maitres, les bourgeois.

En ce moment la population pauvre courbe la tête sous les attaques, elle se berce d’une nouvelle illusion d’un leader qui renverserait les gangs par son action isolée. Une illusion qui lui permettrait de reprendre une activité habituelle.

Dans les quartiers, l’année passée, on a vu les sursauts prouvant les capacités d’organisation de la population face aux gangs. Dans les usines, les ouvriers ont montré leur combativité face aux patrons. La révolution dont les médias parlent ne sera une victoire pour les travailleurs que si elle attaque les véritables complices des gangs, la classe dirigeante et les capitalistes. Une révolution dirigée par les travailleurs qui pourra balayer les possédants, les patrons, la bourgeoisie qui exploitent toute la société et produisent le fumier sur lequel poussent ces gangs.