CO N°1321 (10 février 2024) – Guadeloupe – Des femmes touchées par le cancer du sein, autour des plantations

Quatre femmes, âgées d’une trentaine d’années et originaires du Nord-Atlantique, du Lorrain, Basse-Pointe, Sainte-Marie ou Ajoupa Bouillon ont fait un témoignage poignant de leur calvaire dans le France-Antilles du vendredi 2 février 2024.

Durant les années 1990, où l’épandage aérien des pesticides orchestré par les capitalistes békés de la banane était une pratique courante sur les champs de bananes, elles résidaient dans la région, à proximité de bananeraies. À l’âge adulte elles ont développé un cancer du sein.

Durant leur enfance disent-elles : « On voyait passer l’avion et baigner les bananes, nous étions tout près ». Ou encore : « Les engins décollaient même du quartier où j’habitais pour épandre les produits sur les bananes… On buvait l’eau du robinet, à la récréation, à la cantine. » Résultat, avant l’âge de 35 ans, elles ont toutes développé un cancer du sein. « Plusieurs copines de mon âge avaient un cancer la même année ou l’année d’avant et on a toutes grandi dans le Nord-Atlantique ». Un autre témoignage plus révoltant : « Quand j’ai été diagnostiquée, j’ai informé le médecin et je lui ai expliqué que tout cela était étrange… Je ne comprends pas comment aucun médecin de  Clarac ne s’est encore rendu compte qu’il y a autant de jeunes avec des cancers du sein, des ovaires, de la prostate ou autres ».

À ce jour, d’après le journal France-Antilles, « aucune étude ne fait de lien entre l’épandage aérien aux pesticides et le cancer du sein ». Et « l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) confirme dans une étude de 2021, qu’il existe une [présomption forte] de lien entre l’exposition professionnelle aux pesticides, notamment le chlordécone, et certains cancers dont celui de la prostate »… On sait en tout cas que certains ont eu la possibilité d’ordonner à l’État et à certains élus locaux de se taire sur le lien de tout ce cocktail de pesticides avec l’empoisonnement de 80 % des terres en Martinique, de milliers d’ouvriers agricoles et de la population.

Ce sont les donneurs d’ordre, les capitalistes békés de la banane et leurs complices qui ont fait des pieds et des mains pour ne pas être condamnés. Jusqu’au jour où la population en colère se donnera les moyens de faire payer aux empoisonneurs leur crime.