CO N°1323 (09 mars 2024) – Martinique – CMN : les grévistes tiennent bon

Depuis le 26 février 2024, les salariés de la société Compagnie Martiniquaise de Navigation (CMN) « Vedettes Tropicales » ont cessé le travail à la suite du préavis envoyé à leur direction le samedi 17 février 2024. CMN assure le transport de passagers entre les Trois-Ilets/Fort-de-France, et Case-Pilote/Fort-de-France dans le cadre d’une délégation de service public (DSP).

Leurs demandes portent sur une dizaine de points, parmi lesquels l’application et le respect de conventions collectives, le paiement d’arriérés de prime d’ancienneté, de congés payés et sur les conditions de travail, entre autres.

Les mercredi 21 et vendredi 23 février 2024, Charles Conconne, le gérant, a rencontré à deux reprises deux salariés du comité de grève, accompagnés d’un responsable de la CGTM. S’il reconnait le bien fondé des demandes, il n’y a apporté aucune réponse concrète et n’est pas, pour l’instant, disposé à les satisfaire totalement. Mais il demande un délai pour apporter ses réponses. Pour mémoire, les salariés de l’entreprise se sont mobilisés en novembre 2023 et ont eu avec le gérant une réunion de conciliation portant sur ces mêmes revendications dans les locaux de la Direction de la Mer vendredi 2 février 2024. Au contraire, il semble vouloir s’appuyer sur cette mobilisation pour obtenir plus de faveurs financières de Martinique Transport (MT) l’autorité délégante. Or il apparait que MT avait déjà attribué les moyens financiers à la société pour qu’elle respecte ses obligations vis-à-vis des salariés.

David Zobda, le président de Martinique Transport, accompagné de Jean-Claude Duverger, conseiller territorial PPM et président de la régie des transports de la CACEM, ont reçu des membres du comité de grève le mardi 27 février. Ils étaient accompagnés de deux autres cadres dont la directrice générale, Régine Lebel. Selon Zobda, il ne peut qu’inciter Charles Conconne à négocier, mais pas l’y contraindre. Quant aux autres faits qui lui ont été signalés, il envisage de procéder à des vérifications.

La direction de la CMN, elle, louvoie et cherche à gagner du temps. Mais le temps pourrait être moins serein que ne l’espère Conconne car les grévistes ont décidé de ne plus se laisser mener en bateau.