En réponse aux revendications justifiées des salariés, David Zobda a décidé de leur imposer « un service minimum ».
David Zobda est président du Conseil d’Administration de Martinique Transport. Il est par ailleurs maire du Lamentin où il a succédé à Pierre Samot, autrefois membre du PCM. Zobda est également le président de « Bâtir le pays Martinique », le parti créé par Pierre Samot quand il s’est éloigné du PCM et des idées communistes.
Interrogé par une journaliste sur le conflit en cours, David Zobda a d’abord déclaré : « Le président de Martinique Transport n’est pas le super patron du patron (de Vedettes Tropicales) ». Selon lui, il ne peut pas intervenir directement dans la gestion interne de l’entreprise et donner des directives à son gérant. Et donc, il renvoie les salariés en lutte vers les tribunaux. Comprendre : Débrouillez-vous (sans nous).
Mais il en a profité pour pondre un petit œuf qui comblera de plaisir le patronat (Medef, CPME), mais aussi et surtout Macron qui dispose là d’un soutien qu’il n’attendait (peut-être) pas. « … Je ne peux donc pas mettre en place un service minimum. Je le regrette profondément. Mais dans la prochaine DSP, en nous servant de cette expérience, nous instaurerons au préalable le service minimum obligatoire ainsi que d’autres garde-fous pour éviter de nous retrouver dans une telle situation » (France-Antilles Martinique du 29 février 2024).
Gérard Larcher, président du Sénat, sera content d’apprendre que son idée est reprise par un élu de Martinique. Il a exposé exactement la même préoccupation à propos de la récente grève des contrôleurs de la SNCF en disant vouloir « encadrer », c’est-à-dire restreindre le droit de grève.
Voir dans la grève actuelle une opportunité pour glisser dans le cahier des charges de la prochaine DSP (délégation de service public) un service minimum pour réduire les moyens de pression des salariés : voilà qui a le mérite de la clarté en montrant de quel côté Zobda se positionne. Faible devant les forts, pour ne pas dire complice de ces derniers, et fort face aux faibles.
Zobda donne ainsi des gages au patronat en montrant qu’il est de leur côté pour faire le sale boulot.