CO N°1324 (23 mars 2024) – Martinique – Vedettes tropicales : les travailleurs en lutte

Les salariés se sont mis en grève le 26 février 2024 afin d’exiger du gérant Charles Conconne qu’il respecte la législation sociale. Mais ce dirigeant, qui est en fin de contrat, joue la montre pour tenter d’échapper à ses obligations.

Depuis le début de ce conflit, les Direction de la mer et Direction du travail qui représentent les services de l’État, Martinique Transport, l’autorité délégatrice, ne montrent pas de volonté de régler le problème des revendications des salariés et aussi de la population lésée. La Direction du travail s’est manifestée tardivement en déclarant qu’elle n’était pas au courant, alors que le préfet a été destinataire du préavis. La Direction de la mer, elle, convoque individuellement les navigants dans le cadre de ce qu’elle appelle une procédure de conciliation.

Vendredi 8 mars 2024, les grévistes ont tenu une conférence de presse à la Maison des syndicats à Fort-de-France. Ils y avaient convié deux représentants d’associations d’usagers. Ils ont ainsi pu faire toucher du doigt la réalité de leurs conditions de travail, mettre en lumière les pratiques du gérant, le non-respect par ce dernier des prescriptions en ce qui concerne les tâches des navigants.

Dans un courrier du 14 mars à Conconne, on apprend que ce dernier a sollicité Martinique Transport, qui signale que « cette situation pénalise les usagers et nécessite de trouver une solution urgente », pour avoir des fonds qui permettent de satisfaire les revendications. Or depuis le 17 février, Martinique Transport dispose du préavis et le 27 février, 24 heures après le démarrage de la grève, une délégation de grévistes a été reçue par Zobda, président de Martinique Transport et Duverger, conseiller territorial.

S’il s’était agi de patrons de la banane venant exiger de l’argent sous la menace de licencier tout le personnel, on aurait vu les dirigeants locaux accourir ventre à terre pour proposer subventions, exonérations, garanties financières et autres remises de dettes.

Les travailleurs sont plus que jamais déterminés et ont décidé de frapper partout pour faire entendre leur voix et obtenir satisfaction.