CO N°1328 (1er juin 2024) – Martinique – CHUM : « Hôpital sous tension », un dispositif de misère !

Depuis le 15 mai la direction du CHU de Martinique a déclenché le dispositif « Hôpital en tension ». Une cellule de crise a été mise en place au CHUM pour fluidifier le flux des patients.

Un tel dispositif devrait permettre de libérer des lits dans les services pour permettre de recevoir des patients venant du service des Urgences, diminuant l’engorgement de ces services.

L’ensemble du personnel du CHUM a été informé par une note de service de la direction adressée aux chefs de pôle et chefs de service. Il leur est demandé notamment d’accélérer les sorties de patients de l’ensemble des services, mais aussi de reporter les admissions programmées  n’ayant pas un caractère d’urgence, au moins jusqu’au 27 mai.

D’après la direction, ces mesures seraient temporaires. Mais, comme le dénonce un responsable syndical, cette direction se tait sur le fait qu’en 10 ans, depuis la fusion de plusieurs hôpitaux de la Martinique et la création du CHUM, le personnel est passé de 10 000 à 6 000 salariés… Alors, mise sous tension ou pas, la population et les agents hospitaliers ont de quoi s’inquiéter de l’éventualité d’un retour à la normale de la prise en charge sanitaire.

Selon la Fédération Hospitalière de France, 39 % des établissements étaient « en tension » en 2023. Les savantes mesures de gestion des lits, d’accélération des prises en charge des malades ou de sorties précoces après opération, sont peut-être nécessaires pour éviter le blocage ponctuel des Urgences. Elles ne peuvent être des solutions à la fermeture massive des lits ou à la baisse continue des effectifs de médecins, d’infirmiers, de brancardiers, de techniciens, d’agents administratifs. Mais basées sur une augmentation continue du turn over des patients pour un rendement budgétaire maximum, elles n’aboutissent pas à une meilleure prise en charge sanitaire des malades. Elles augmentent le stress des professionnels, leurs conditions de travail déplorables, (heures supplémentaires sans fin, congés non pris, etc.), pour des salaires très peu rehaussés malgré les annonces.

C’est le résultat de la politique des gouvernements successifs, qu’ils soient de droite ou de gauche, tous fidèles à utiliser l’argent public pour servir les intérêts des grandes entreprises capitalistes.