CO N°1329 (15 juin 2024) – Élections législatives – Montée de l’extrême-droite et manœuvres politiciennes de Macron

Le Rassemblement national (RN) a remporté de loin les élections européennes avec plus de 30 % des suffrages exprimés. En Guadeloupe aussi il arrive en tête avec plus de 30 % des voix et en Martinique il arrive second en talonnant La France insoumise. Mais c’est surtout l’abstention qui est notable aux Antilles : près de 90 %.

Les résultats définitifs n’étaient même pas encore proclamés que Macron annonce la dissolution de l’Assemblée nationale provoquant de nouvelles élections dans moins de trois semaines.

Par cette manœuvre politicienne soudaine, Macron veut mettre au défi le RN alors qu’il est l’objet d’un rejet général. Sa politique anti-ouvrière, anti-pauvre et donc pro-riche et pro-patronale est vomie par une bonne partie de la population.

Sarkozy et Hollande avant lui avaient commencé la casse mais l’approfondissement de la crise du système capitaliste fait de Macron un serviteur de la bourgeoisie encore plus zélé que ses prédécesseurs.

Cette bourgeoisie est à l’offensive contre les travailleurs. Elle mène une guerre de classe pour arracher le maximum de profit grâce à l’exploitation des travailleurs. Mais elle se prépare aussi à une guerre généralisée contre ses concurrents.

Pour espérer que son camp gagne les élections législatives, Macron évoque le Front républicain contre l’extrême-droite. Mais c’est sa politique qui met aujourd’hui le RN aux portes du pouvoir.

Les scores du RN et de l’extrême-droite de manière générale sont le reflet du rejet de Macron. Aujourd’hui, une partie des travailleurs, y compris ceux des Antilles, voient en Le Pen, Bardella, et autres Zemmour une perspective à leur vie qui se dégrade.

De nombreux travailleurs disent : « finalement le RN, pourquoi pas ? On ne l’a pas essayé » après avoir été déçus par les partis de la gauche gouvernementale (Parti socialiste et Parti communiste français) qui ont soutenu toutes les politiques anti-ouvrières voulues par le grand capital quand ils étaient au pouvoir.

Si Jean-Marie Le Pen ancien dirigeant du Front national était ouvertement raciste et antisémite, le nouveau Front national, le RN se veut plus respectable mais on ne se débarrasse jamais de son ADN.

Ce parti est truffé de racistes, on y trouve des antisémites, des antimusulmans et des suprémacistes blancs.

Mais surtout, c’est un parti anti-ouvrier. Chaque fois que les élus du RN en ont eu l’occasion, ils ont montré leur vrai visage en votant contre la hausse du SMIC à l’Assemblée nationale, contre le gel des loyers, contre le rétablissement de l’impôt sur la fortune et contre la taxation des super profits, contre l’indexation des salaires sur la hausse des prix, contre la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité au Parlement européen…

Preuves que tout comme Macron, Le Pen et Bardella soutiennent l’ordre bourgeois, le pouvoir patronal et la propriété privée capitaliste.

Certes, le RN n’a pas encore été en situation de diriger l’État, mais la politique que ses élus mènent dans les assemblées et dans les mairies donne un avant-goût de ce qu’ils feront quand il sera réellement au pouvoir.