CO N°1330 (29 juin 2024) – Éditorial – Quel que soit ce qui sortira des urnes, le sort des exploités ne changera que par leurs propres luttes offensives !

Les candidats de Combat ouvrier – Lutte ouvrière ne seront pas évidemment gagnants sur ce terrain. Les travailleurs et les classes populaires ont intérêt à se préparer dés maintenant à un troisième tour qui sera social et qui peut être très combatif. Car à la sortie des urnes, il en résultera une politique encore plus forte contre la classe des exploités, des travailleurs et des pauvres.

Chacun des trois blocs en lice, le Rassemblement national, le Nouveau Front Populaire ou le camp de Macron, sera un serviteur de la classe bourgeoise, des privilégiés, des milliardaires.

En pleine campagne, on a vu ces partis rivaliser, se plier en quatre pour convaincre et rassurer le grand patronat français. Acceptant d’être auditionnés par le Medef afin de respecter ce que dit son président Patrick Martin : « N’inversons pas les rôles, c’est aux politiques d’emporter notre confiance ». Les grands patrons leur adressent un rappel à l’ordre : l’État doit faire valoir leurs intérêts à eux, les grands patrons.

Baisse des impôts de production, défiscalisations, diminution des dépenses publiques, voilà quelques arguments de Bardella. Rien de bien différent chez les représentants du PS et de LFI dans cet audit du Medef, pour qui le mot de la fin fut « Fondons ensemble un pacte productif nouveau, unissons les travailleurs, les capitaines d’industries… ». Combien de fois la droite et la gauche ont-elles mené une politique anti-ouvrière et l’extrême droite aussi dans les mairies et les régions où elle a des élus ? Après le 7 juillet, ils frapperont plus fort et ils le disent déjà.

Tout ce milieu de politiciens nous prépare aux exigences du grand capital. Chaque fois que ces candidats parlent des dettes astronomiques de l’État, ils ont en tête que c’est aux travailleurs, aux plus pauvres de la payer, en s’attaquant au chômage, à la retraite, aux minimas sociaux… Lorsque que le RN parle de s’attaquer à l’immigration, ou lorsque Macron dénonce « la gauche immigrationiste », c’est pour mieux attaquer toute la classe ouvrière !

Les discussions dans ces élections tournent constamment autour de sujets où ce sont les classes populaires qui devront payer la note. Toute cette campagne finalement n’est qu’une campagne contre la classe ouvrière.

C’est le grand patronat qui dirige. Les capitalistes ont vu leur fortune décupler, comme le patron du groupe mondial CMA-CGM, qui a dégagé un profit de 45 milliards d’euros mais qui, soutenu par Macron, ne paie que 2,7 % d’impôts. Comme aux Antilles, où le groupe Bernard Hayot, plus riche groupe capitaliste de la Caraïbe, engrange des millions dans la grande distribution, sans avoir aucun compte à rendre, alors que la Banque alimentaire n’a jamais été autant sollicitée !

C’est cette bourgeoisie française et internationale aussi qui de jour en jour aggrave la situation mondiale. Menant déjà toute une partie de la population dans des guerres, des situations de misère et de violences extrêmes : en Haïti, au Soudan, en Ukraine, à Gaza.

Les élections ne changeront rien à cela. Les exploités pour changer leur sort, pour faire valoir leurs intérêts n’auront d’autre choix que de lutter pour arracher les milliards des grands groupes capitalistes, pour renverser cette classe dirigeante capitaliste. Ils n’ont pas d’autre choix que de construire leur propre force, leur propre parti, dirigé par les travailleurs, pour les travailleurs et les classes populaires exploitées.