CO N°1330 (29 juin 2024) – Guadeloupe – Une victoire contre Banamax

Nous publions un communiqué de la CGTG concernant les succès obtenus par les travailleurs de la banane.

Le mardi 18 juin 2024, la cour d’appel de Basse-Terre a rendu sa décision dans l’affaire opposant la société BANAMAX à trois ouvriers agricoles et à la CGTG.

Pour rappel, par jugement du 23 février 2021, le tribunal correctionnel de Basse-Terre, a, sur l’action publique, déclaré Sainte-Croix Max NARAYANINSAMY coupable des faits qui lui sont reprochés : « … D’avoir à Capesterre-Belle-Eau, en tous cas sur le territoire national, le 2 octobre 2019, d’omis intentionnellement de procéder à la déclaration nominative préalable à l’embauche, avec cette circonstance que l’emploi dissimulé a concerné de 6 ouvriers agricoles, des faits prévus par les articles L. 8224-2 al. 2, L. 8221-1 al. 1 1°, L. 8221-5 du code du travail et réprimés par les articles L/ 8224-2 al. 2, L. 8224-3, L. 8224-4 du code du travail ;

D’avoir à Capesterre-Belle-Eau, en tous cas sur le territoire national le 2 octobre 2019, directement, ou par une personne interposée, conservé à son service ou employé pour quelque durée que ce soit les ouvriers concernés, étrangers non autorisés à travailler en France, faits prévus par les articles L. 8256-2 al. 1, al. 5, L. 8256-3, L. 8256-4 et L. 8256-6 du code du travail ; »

La cour d’appel a donné entièrement raison aux ouvriers agricoles et à la CGTG.

Sur l’action publique, la cour a confirmé le jugement rendu en première instance :

Le dirigeant est condamné cette fois-ci à deux mois de prison ferme aménageable.

Et à payer la somme de 15 000 € d’amende.

Sur l’action civile. La cour a confirmé le jugement rendu en première instance en ce qu’il a déclaré recevable les constitutions de partie civile des trois ouvriers agricoles victimes du travail dissimulé et de la CGTG ;

Infirmé le jugement rendu en première instance en ce qu’il a débouté les parties civiles de leurs demandes respectives ;

Le dirigeant de BANAMAX a été condamné à payer 3 000 € en réparation du préjudice moral subi par les trois ouvriers agricoles victimes de travail dissimulé.

Et condamné à verser à la CGTG 2 000 € en réparation du préjudice moral et 2 000 € au titre de l’article 475-1 du code du procédure pénale.

La cour d’appel a par ailleurs jugé que « la CGTG justifie de la défense des droits ainsi que des intérêts matériels et moraux, tant collectifs qu’individuels, des travailleurs de la filière banane notamment, et par conséquent d’un intérêt à agir pour les faits portant un préjudice direct ou indirect à l’intérêt collectif des salariés dans ce secteur. »

Cette décision est d’autant plus importante pour la CGTG que la pratique du travail dissimulé est la règle dans le secteur de la banane !

Le combat continue contre le travail dissimulé, véritable traite négrière des temps modernes !