À l’issue des élections législatives, la gauche sous l’étiquette du Nouveau Front populaire (NFP) obtient une majorité relative. Le Rassemblement national (RN) est en troisième position derrière le groupe Ensemble de Macron. En Guadeloupe et en Martinique, c’est la gauche qui gagne les élections dans toutes les circonscriptions.
Quand ils ont appris que le RN n’avait pas de majorité absolue et donc ne pourrait pas gouverner, beaucoup de travailleurs et membres des classes populaires ont poussé un ouf de soulagement dès les premiers résultats dimanche 7 juillet à 20h.
L’Assemblée nationale se retrouve avec trois regroupements politiques dont aucun n’a la majorité absolue. Cela signifie que tous ces regroupements, au mieux, devraient essayer de composer avec les autres pour faire passer leurs lois, même le NFP avec sa majorité relative. Autrement dit, tambouille politicienne et tripatouillages : voilà le plat peu ragoutant que nous serviront les députés nouveaux et anciens.
Pour au moins régler les affaires courantes, Macron n’a pu nommer aucun nouveau premier ministre et a prolongé Attal à ce poste. Au moment où nous écrivons, c’est le blocage des institutions. La démocratie bourgeoise est embourbée dans ses propres institutions.
Il y a cependant un point commun entre ces trois regroupements politiques : ce sont tous des partis qui servent déjà la bourgeoisie ou se posent en serviteurs de cette classe dominante. Quand ils ont été au pouvoir, la droite et la gauche ont servi la soupe à la bourgeoisie, aux grands capitalistes. On se souvient du CICE de Hollande et de la politique pro-patronale de la droite. Quant au RN, il n’a jamais été au pouvoir mais sa politique de divisions des travailleurs français et immigrés montre qu’il fonctionne contre les travailleurs et marche pour la bourgeoisie.
Les élections dans le cadre du système capitaliste servent à faire fonctionner et pérenniser ce système fondé sur la loi du profit maximum pour les riches. Les milliardaires Arnault, Dassault, Bettencourt et autres Bolloré sont les vrais maîtres de la société. Leur démocratie se résume en une véritable dictature de la bourgeoisie.
S’il y avait une véritable démocratie, les élus seraient, au moins, révocables à tout moment, les travailleurs qui produisent l’essentiel des richesses dans la société, éliraient leurs représentants dans les entreprises, les quartiers, les villes et les campagnes, partout. Voilà qui serait le début de la démocratie ouvrière. Mais cette démocratie-là ne pourra être que le fruit d’une révolution sociale des travailleurs vers le renversement de la bourgeoisie et la prise du pouvoir politique.
Aujourd’hui, les militants et les travailleurs révolutionnaires ont intérêt à s’y préparer. Car la montée des partis bourgeois d’extrême droite comme le RN signifie en même temps un recul historique de la classe ouvrière et pas seulement en France.
À l’heure où le système dominant, le système capitaliste plonge le monde dans la barbarie, à Gaza, en Ukraine, en Haïti, il devient urgent qu’apparaissent des partis communistes révolutionnaires des travailleurs. Ils se donneront pour but le renversement du système capitaliste lorsque les travailleurs et les masses exploitées seront prêts pour cela. Car les conditions de vie et de travail qui se dégradent, la crise économique permanente du système capitaliste qui précipite toujours plus de travailleurs et de membres des classes populaires dans la pauvreté pousseront fatalement des millions d’exploités vers la voie de la révolution. C’est la seule perspective d’émancipation réelle pour les travailleurs, en France, en Guadeloupe, en Martinique et dans le monde.