Vers un renforcement des luttes sociales !
La manifestation du 3 novembre organisée par le RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens) à Paris a été un succès. FranceTV La Première a annoncé 10 000 personnes. Plusieurs associations d’outre-mer de l’émigration ont mobilisé leurs adhérents. Martiniquais, Réunionnais, Guyanais, Guadeloupéens, Kanaks de Nouvelle Calédonie étaient là. Déjà à leur arrivée les leaders du RPPRAC, Rodrigue Petitot, Gwadlys Roger et Aude Goussard ont été acclamés par une foule d’Antillais venue les accueillir à Orly le 1er novembre.
Le cortège est parti de Denfert Rochereau en direction du ministère de l’outre-mer. Mais à l’approche du ministère la police l’a stoppé.
Cette manifestation montre que la lutte contre la vie chère puise toujours plus de forces nouvelles. Et de ressources morales nouvelles. La fierté se lisait sur les visages à Paris, en Martinique et Guadeloupe.
C’est que la différence des prix pratiqués en Hexagone et celle des Antilles est tellement énorme que ça devient insupportable.
Cette lutte est aussi une lutte pour la dignité. Elle prend sa source dans une situation marquée par les séquelles coloniales. La dénonciation permanente de l’enrichissement des gros Békés symbolisé par le plus riche d’entre eux, Bernard Hayot et son groupe « GBH » (groupe Bernard Hayot) en est un signe évident. Dans la mémoire collective resurgissent inévitablement l’esclavage puis le colonialisme, la longue liste de tueries contre les travailleurs en grève tout au long du vingtième siècle et avant. Et que certains ne viennent pas nous dire que nous ressassons toujours ce passé alors qu’une exploitation éhontée sur les habitations bananières est toujours vécue par des milliers d’hommes et de femmes qui vivent dans une grande pauvreté sur les terres de ces mêmes Békés. Une bourgeoisie de couleur n’est pas cependant exempte de l’exploitation des travailleurs.
Dans la grande distribution, les Carrefours, Super U, et autre Leclerc, Gifi et on en passe, sont détenus par ces patrons cités plus haut. Les travailleurs eux, les plus exploités, sont noirs. Comment ne pas parler de racisme officiel ? Comment la mémoire collective ne retiendrait pas ce fait ?
Alors derrière ce mouvement contre la vie chère et la colère exprimée il y a aussi tout cela. Ce n’est pas juste une question de prix. La bourgeoisie a créé et entretenu sur toute la planète le capitalisme exploiteur par la violence et le sang.
Alors, puisque le mouvement contre la vie chère se renforce, c’est le moment pour que les travailleurs exigent non seulement la baisse des prix mais aussi des augmentations de salaires importantes.
C’est le moment pour que les travailleurs d’EDF-PEI en Guadeloupe poursuivent leur grève et déclenchent une contre offensive contre la répression. Car ils sont attaqués en justice par la direction d’EDF après le black out du 25 octobre dernier. En réalité, c’est la direction qui est responsable pour avoir organisé une série de provocations qui ont causé la colère des ouvriers. C’est de là qu’est venu l’arrêt de toutes les machines.
C’est cela le capitalisme et le capitalisme en milieu colonial, un mépris supplémentaire des travailleurs et de la population de la part des classes dirigeantes. Les incendies, les pillages et les tirs à balles réelles contre la police viennent de là. Alors, il vaut mieux s’armer d’un programme révolutionnaire et d’une conscience de classe. Ce n’est qu’avec un parti révolutionnaire et un programme visant à détruire le système capitaliste que l’on pourra bâtir une société nouvelle débarrassée de l’oppression de classe. Pour cela il faudra déposséder la bourgeoisie de ses richesses au profit de toute la société. Si les évènements actuels peuvent conduire à une meilleure compréhension d’un tel programme, nous aurons fait un pas dans cette voie.