À Cité Soleil, le plus grand bidonville de Port-au-Prince, le chef de gang Micanor a exécuté les 6 et 8 décembre plus de 200 personnes âgées, les habitants du quartier ont tous perdu un proche.
Il a accusé les vieillards de la zone d’avoir ensorcelé et tué son fils avec des pratiques magiques. En représailles il a organisé un simulacre de jugement puis a exécuté et massacré les habitants pendant deux jours.
Il a ainsi voulu terroriser la population et montrer qui a le pouvoir. C’est bien cette question de pouvoir qui se pose. Le groupe qui a les armes impose sa loi.
Ainsi dans une commune au nord de Port-au-Prince, la population avait repoussé le gang « Gran grif » le 7 décembre en infligeant une correction mortelle, appelée « bwa kalé », à ses membres.
Dans la nuit du 10, le gang a contre-attaqué en représailles, faisant neuf morts et des blessés dans la population.
Le premier ministre a déclaré que le gouvernement « prendrait les mesures en urgence pour rétablir la sécurité ». Encore une de ses vantardises !
Ces politiciens et les possédants ont armé ces hommes de main et les ont utilisés quand cela leur était profitable. Aujourd’hui ils sont incapables de les contrôler et de les affronter, maintenant c’est la population qui subit les atrocités de ces gangs.
Dans cette guerre qui se poursuit entre les gangs et la population, celle-ci ne peut compter que sur elle-même. C’est sa capacité de s’organiser, de s’armer, de multiplier ses comités de défense qui lui permettra de rendre coup pour coup aux gangs jusqu’à éradiquer cette barbarie.