Le 48ème sommet du CARICOM (Communauté Caribéenne) s’est tenu du 19 au 21 février dernier à Bridgetown, capitale de la Barbade. À cette occasion, l’adhésion de la Martinique comme membre associé de cette organisation a été signée le 20 février par Serge Letchimy, président de la CTM, sous l’œil bienveillant du ministre français de la francophonie.
Après avoir qualifié le moment d’« émouvant » et surtout d’« historique », le président du Conseil exécutif a déclaré : « Nous ne sommes plus seulement rivés vers l’Occident, l’Europe, nous sommes aussi ancrés dans une géographie antillaise ».
De belles paroles certes, que tout un chacun peut entendre. Mais pour la majorité de la population tout cela ressemble plus à un miroir aux alouettes ! Au-delà des accents lyriques de Letchimy, ce sont principalement les entreprises et leurs propriétaires qui seront les bénéficiaires des possibilités de développement envisagées. Les conditions de vie des travailleurs et des masses laborieuses, elles, ne connaitront pas de grand changement après l’intégration de la Martinique à la CARICOM en tant qu’État associé.
Ces pays sont aux mains des capitalistes locaux alliés et même sous la coupe des impérialismes états-uniens et européens. Le quotidien des travailleurs et de la population pauvre ne change guère, au contraire, il se dégrade. De manière générale, l’augmentation des prix est toujours importante, les importations massives, les salaires sont bas, le travail informel est le lot d’une partie importante de masses laborieuses, et la pauvreté gangrène la jeunesse des quartiers populaires et nourrit le phénomène des gangs. En Haïti, devenu membre du CARICOM à partir de 2002, la précarité des masses populaires n’a fait qu’empirer, et aujourd’hui le pouvoir quasi absolu des gangs est un fléau sans fin pour des millions d’habitants.
Alors oui, une union entre États de la Caraïbe, décidée en accord avec les intérêts des travailleurs et des populations pauvres de ces pays serait une bonne chose. Mais seulement s’il s’agissait d’une union socialiste avec un pouvoir ouvrier mettant en avant les intérêts des travailleurs et des plus pauvres et non pas ceux des capitalistes fussent-ils locaux.