Sous couvert de mettre fin à la guerre en Ukraine, Trump, le président américain, et Poutine, le dirigeant de la Russie, sont en discussion pour se partager l’Ukraine, ses terres rares et fertiles et le marché de la reconstruction du pays.
Dans ces pourparlers, Trump aurait déjà accepté qu’une partie du territoire ukrainien soit annexée définitivement à la Russie (notamment la région du Donbass, déjà sous administration russe) et que l’État ukrainien renonce à son adhésion à l’Otan (Organisation du traité de l’Atlantique Nord, l’organisation militaire des pays Occidentaux).
Zelensky, le président ukrainien, n’est pas invité à ces négociations. Un comble pour celui qui depuis le début se présente comme un grand chef de guerre.
Les dirigeants européens non plus ne sont pas conviés. Macron et Olaf Scholz, le chancelier allemand, jouent les vexés. Cependant, fierté bien vite ravalée, ils proposent déjà leurs services à Trump en prévoyant d’envoyer des troupes militaires en Ukraine pour soi-disant assurer la paix.
On ne peut s’empêcher de repenser à l’intense propagande des pays impérialistes, dont la France, au début de la guerre en Ukraine : la Russie était présentée comme l’agresseur, Poutine comme le dictateur par qui la guerre a été déclenchée. Les impérialistes, eux, étaient les gentils qui voulaient défendre la démocratie en Ukraine. Ils y ont envoyé des armes et ont formé une partie de l’armée ukrainienne. Des industriels de l’armement ont pu tester grandeur nature leurs nouveaux gadgets meurtriers et s’enrichir en vendant leurs outils de guerre.
Aujourd’hui, Poutine est devenu le principal interlocuteur de Trump. Ce dernier est prêt à vendre la peau du peuple ukrainien pour faire main basse sur tout ce qui pourra enrichir les grandes entreprises américaines, alors que le bilan de la guerre entre la Russie et l’Ukraine est glaçant.
Des quartiers entiers sont en ruine. On compterait plus d’un million de victimes et au moins autant de blessés dans les deux camps. Ces victimes sont des soldats, des jeunes et moins jeunes, russes et ukrainiens, envoyés à la boucherie. Parmi les victimes, il y a aussi des civils. Toutes ces vies brisées pourquoi ?
Pour qu’une poignée de capitalistes occidentaux et d’oligarques russes se disputent des zones d’influence et des marchés. C’est cela la véritable raison de cette guerre ! Le partage ou le repartage du monde entre grandes puissances, comme l’ont été la Première et la Deuxième Guerre mondiale.
Actuellement, dans ce rapport de force, la bourgeoisie américaine est la plus forte. Elle est même sortie renforcée par cette guerre et elle compte bien imposer son diktat sur les négociations. L’Union européenne, quant à elle, en ressort affaiblie notamment à cause du blocus sur le gaz russe dont elle est dépendante.
Les pays les plus riches de l’Union européenne, la France et l’Allemagne, sont des puissances de seconde zone face aux États-Unis. Les pays européens se contenteront des miettes.
Beaucoup de Russes et d’Ukrainiens parmi les classes populaires se réjouissent d’une paix prochaine et nous pouvons comprendre ce sentiment. Cependant, même si demain une paix est signée en Ukraine, cela ne signifiera pas la fin des hostilités entre grandes puissances. La concurrence entre capitalistes existera tant que le système capitaliste existera. « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » disait le socialiste français Jean Jaurès.
Seuls les travailleurs pourront mettre fin à un tel système. À condition de s’armer des idées communistes révolutionnaires contre les idées nationalistes bourgeoises qui dressent des frontières de sang entre les exploités à travers le monde.