CO N°1351 (24 mai 2025) – Guadeloupe – 26, 27, 28 mai… grandes journées de lutte des opprimés

28 mai 1802 : vivre libre ou mourir

Le 28 mai 1802, Louis Delgrès et ses compagnons sont en lutte contre le retour à l’esclavage décidé par Bonaparte. Refusant de se rendre, ils choisissent de faire sauter l’Habitation d’Anglemont à Saint-Claude, où ils sont assiégés par l’armée de Napoléon. Ils provoquent ainsi leur propre mort et celle de nombreux soldats français.

Napoléon Bonaparte envoie en 1802 le général Richepance en Guadeloupe avec des troupes pour reprendre le contrôle de l’île et restaurer   l’esclavage. Les troupes arrivent au mois de mai. Des soldats et des officiers noirs et d’anciens esclaves de l’armée républi-caine française (l’armée de la révolution), se révoltent. Le 25 mai 1802, l’officier Joseph Ignace et ses troupes mènent une bataille acharnée à Baimbridge, ils sont vaincus. Ignace se tue et les survivants sont fusillés au lieu-dit Fouillole. Les troupes napoléoniennes étaient nombreuses et très équipées, les résistants préféraient mourir plutôt que de redevenir esclaves. Des femmes et des enfants ont aussi participé à la lutte. Des milliers de Noirs combattants ont péri, l’esclavage fut rétabli. Delgrès, comme Ignace ou Solitude et leurs compagnons font partie des héros de cette lutte acharnée.

27 mai 1848 : les esclaves brisent leurs chaînes

Le 27 mai 1848, le climat insurrectionnel en Guadeloupe contraint le gouverneur à mettre fin immédiatement à l’esclavage, cinq jours après l’abolition de l’esclavage en Martinique où les esclaves se sont révoltés. En Guadeloupe aussi les esclaves n’attendaient plus. Les troubles s’accentuaient : entre désobéissance, évasions et préparatifs de révoltes, la situation devenait explosive.

26 mai 1967 : début d’un massacre colonial

Le 26 mai 1967 marque le début de trois jours de massacres à Pointe-à-Pitre. Ce jour-là les ouvriers du bâtiment en grève depuis le 24 mai 1967   sont présents sur la Place de la Victoire pour surveiller les négociations qui ont lieu à   la chambre de commerce. La provocation du patronat fait éclater des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. La répression devient violente  et les gendarmes tirent à      balles réelles. Un militant du GONG, jeune mouvement indépendantiste, est d’abord tué d’une balle. Toute la nuit qui suit la réaction des forces de répression coloniale, nommés les képis rouges, est terrible : on parle d’exécutions sommaires, de violences extrêmes dans les rues de Pointe-à-Pitre et des Abymes. La répression se poursuivit le lendemain. Les autorités françaises ont voulu faire le silence sur ce massacre colonial, déclarant officiellement huit morts. Les témoins et les travaux des historiens évoquent des dizaines de personnes massacrées, disparues, et des dizaines d’autres blessées.