Le lundi 9 juin, au centre pénitentiaire de Ducos, une trentaine de détenus ont refusé de réintégrer leurs cellules après la promenade du matin. Durant plusieurs heures une quinzaine d’entre eux est restée retranchée dans la cour malgré les discussions ou injonctions des surveillants.
C’est finalement à coups de gaz lacrymogène qu’une soixantaine de gendarmes appelés en renfort par la direction ont obligé la quinzaine des derniers récalcitrants à regagner leurs cellules.
Les détenus, déterminés, eux, dénoncent leurs conditions de détention exécrables, une surpopulation carcérale invivable et des fouilles incessantes et humiliantes. Ils veulent tout simplement être traités comme des humains malgré leurs infractions et les peines encourues et pour cela ils ont décidé de relever la tête.
À la suite de ce début de rébellion, une fouille approfondie des locaux a été menée par l’administration, ramenant son lot de drogues, ou de portables dernier cri… Le transfert de quatre détenus qualifiés de « meneurs » a été demandé (et obtenu) par les syndicats des agents pénitentiaires. Ces derniers se disent régulièrement débordés et mis en danger par la saturation de détenus.
Le centre pénitentiaire de Ducos compte actuellement 1 100 détenus pour une capacité de 738 places, soit un taux d’occupation de 145 %. Une situation intolérable et régulièrement dénoncée.
En prison, se retrouve une majorité de pauvres, jeunes venant de milieux populaires, souvent exclus de la société. L’éloignement de quelques « meneurs », l’intervention musclée de forces de l’ordre, ou autre « renforcement de moyens », ne pourront faire taire les clameurs de tous ceux qui se sentent ravalés au rang de bêtes par une société capitaliste violente et injuste.