Début mars, Macron a fait une tournée de quatre jours en Afrique centrale (Gabon, Angola, République démocratique du Congo (RDC) et Congo-Brazzaville).
La présence française étant de plus en plus contestée, Macron tente de changer l’image de la France en affirmant que : « cet âge de la Françafrique est bien révolu ». La France est désormais un « interlocuteur neutre » sur le continent, autant de mots qui sonnent faux.
Ce n’est pas la première fois que des chefs d’État français utilisent des phrases bien faites pour faire croire que les anciennes colonies de la France ne sont plus considérées comme son « pré carré ». En 2008, l’ancien président Chirac avait déclaré : « Une grande partie de l’argent qui est dans notre porte-monnaie vient précisément de l’exploitation depuis des siècles de l’Afrique », il a ajouté : « Alors il faut avoir un peu de bon sens… de justice pour rendre aux Africains ce qu’on leur a pris ». Sarkozy après son élection avait promis de rompre avec les pratiques passées.
En réalité, la France a continué de défendre les intérêts de la grande bourgeoisie française en Afrique, même après la décolonisation. L’Afrique continue d’être pillée en toute impunité avec l’appui de l’armée française. La France a soutenu les pires régimes autoritaires comme celui du Gabon, pour défendre ses intérêts économiques. Récemment, TotalÉnergies a mis en place un projet en Tanzanie et en Ouganda pour extraire du pétrole. Ce projet nommé Eacop prévoit de construire sur des milliers de kilomètres une canalisation transportant des hydrocarbures. Des populations pauvres ont été expropriées de leurs terres.
Des ONG (Organisations non gouvernementales) et les habitants ont dénoncé cette situation et aussi les risques sur l’environnement. Tous ceux qui essaient de protester sont menacés ou arrêtés par les armées ougandaise et tanzanienne. Ce projet a été soutenu par Macron. En mai 2021, dans une lettre au président ougandais, il se félicitait de ce projet qui unifiera les deux pays. Derrière les discours de Macron assurant qu’«il n’y a plus de pré carré de la France », ce sont les mêmes pratiques coloniales qui perdurent.