En mai 1848, l’esclavage est aboli en Martinique. Cette abolition est le fruit de plusieurs jours d’insurrection des esclaves, armés et en colère contre les autorités.
En février 1848, la révolution éclate en France sous l’impulsion du prolétariat, de la population pauvre de Paris, qui s’insurge et oblige le gouvernement à proclamer la République. Le 27 avril 1848, le décret pour l’abolition de l’esclavage est proclamé par le nouveau gouvernement français. Le décret pour l’abolition ne pouvait arriver tout de suite en Martinique. Le 24 mars un navire annonçant la nouvelle de la révolution de février en France était arrivé en Martinique. Cette nouvelle renforce la détermination des esclaves qui aspirent à être libres.
Dans une habitation de Saint-Pierre, au Nord de l’île, un géreur interdit aux esclaves de jouer du tambour. Les esclaves avaient l’habitude de battre le tambour le soir après la journée de travail. Malgré l’interdiction, le 20 mai au soir, un esclave du nom de Romain continue de jouer du tambour. La tension monte entre le géreur et les esclaves. Le géreur décide de porter plainte et l’esclave Romain est arrêté.
Après son arrestation, le 21 mai, 2 000 esclaves et Noirs libres insurgés, se heurtent aux soldats du gouvernement, dans la ville du Prêcheur. Une véritable bataille se déroule pendant toute une partie de la soirée. Plusieurs habitations et maisons de Blancs maîtres d’esclaves sont brûlées. Il y a 25 tués et 50 blessés chez les insurgés.
Le 22 mai, les esclaves arrêtent le travail dans de nombreuses habitations sur toute l’île. Le 23 mai, un navire arrive à Fort-Royal, actuellement Fort-de-France. Ce navire arrive chargé de grenadiers. Les insurgés menacent alors de tout brûler si un seul soldat met le pied en Martinique. La foule immense armée de piques, de bâtons, de fusils fait peur aux autorités. Le conseil municipal de Saint-Pierre vote en urgence l’abolition de l’esclavage. Pour calmer la colère, le gouverneur de la Martinique, Rostoland, décrète l’abolition de l’esclavage le 23 mai à 15h en indiquant qu’aucun révolté ne sera poursuivi. Le décret officiel arrive finalement le 4 juin 1848.
En Martinique, le 22 mai, jour de rébellion des esclaves, est actuellement un jour férié. À la même période, un climat de révolte règne aussi en Guadeloupe.
Après l’insurrection des esclaves de Martinique, un rassemblement de masse suffit alors pour que le 27 mai 1848, le gouverneur de la Guadeloupe, Layrle décrète l’abolition sur le champ, avant l’arrivée du décret d’abolition le 5 juin 1848. Le 27 mai est un jour férié en Guadeloupe.
Le récit de ces événements montre que ce sont les esclaves qui ont arraché leur libération. Ce passage de l’histoire des Antilles est un exemple de lutte, de détermination pour l’ensemble des esclaves modernes, c’est-à-dire la classe ouvrière, les travailleurs. C’est ainsi que nous devons célébrer l’abolition de l’esclavage.