Cette cérémonie s’est déroulée le samedi 17 février dans la commune de Basse-Pointe dont la maire est Madame Marie-Thérèse Casimirius apparentée au PPM (Parti Progressiste Martiniquais).
Étaient associées à cette commémoration, les communes du Gros-Morne, du Marigot, du Lorrain et du Prêcheur avec le concours de la communauté d’agglomération Cap-Nord, pour une marche commémorative.
Rappelons les faits. Les ouvriers agricoles avaient déclenché une grève contre la cherté de la vie et l’augmentation des licenciements, et aussi contre l’usage des pesticides estimés dangereux. Leur salaire journalier était de 20 à 29 francs par jour aligné sur le salaire minimum agricole garanti le (SMAG). Ils exigeaient l’alignement du salaire sur le SMIC qui était à l’époque de 35 francs par jour. Mais les capitalistes békés ne l’entendaient de cette oreille. Inquiets du développement de la grève, ils ont demandé au représentant de l’État, le préfet Christian Orsetti, de rétablir l’ordre. Ce dernier a exécuté sur le champ et a ordonné l’envoi d’une dizaine de camions comprenant 200 gendarmes armés jusqu’aux dents dans la commune de Basse-Pointe, à Chalvet où se déroulait une marche des ouvrières et ouvriers, le 14 février. Au dessus des ouvriers un hélicoptère crachait sur eux des grenades lacrymogènes et selon des témoins, des tirs au révolver à balles réelles. Cette tuerie s’est soldée par un mort, Ilmany Sérier, dit Rénor et une dizaine de blessés. Et pendant l’enterrement on apprend la mort du jeune Georges Marie-Louise retrouvé sur une plage à Basse-Pointe, probablement frappé à mort par les membres des forces de répression, gendarmes ou autres.
Le fait surprenant de cette journée de commémoration, c’est la présence du préfet Jean-Christophe Bouvier, invité par les notables du coin. C’est-à-dire d’un représentant de l’État au service des capitalistes, des exploiteurs, des empoisonneurs et de la bourgeoisie. Et pourquoi ne pas aussi inviter à cette commémoration quelques capitalistes békés, témoins et responsables de cette tuerie à Chalvet ?
À aucun moment, les notables présents n’ont crié au scandale et à l’insulte à la population de Martinique. Ils se sont gentiment montrés, comme d’habitude, respectueux vis-à-vis de l’impérialisme français et de la bourgeoisie locale.