La Martinique et la Guadeloupe ont été récemment marquées par des actes violents. À Schoelcher, le 26 mars un homme a été tué par balle, c’est le cinquième meurtre de l’année en Martinique. À Pointe-à-Pitre, le 13 mars, une commerçante s’est fait tirer dessus lors d’un braquage, elle est décédée. En trois semaines, quatre personnes ont été tuées avec des armes en Guadeloupe.
Ces violences vont de pair avec la décrépitude actuelle de la société. Le trafic d’armes et de drogue est à la hausse, les jeunes désœuvrés, sans perspectives, s’y engouffrent. Ils prennent de plus en plus de risques, n’hésitant pas à tirer sur des malheureux, voire sur la police. Cette délinquance prend des proportions plus importantes puisque face au chômage élevé, les prix à la hausse réduisent une fraction croissante de la population à la misère. Une bouteille de gaz aujourd’hui se vend plus de 26 € en Martinique. L’alimentaire a augmenté de 7 % en un an, les prix de certains produits doublent. Les travailleurs, eux, ont des salaires en baisse puisque tous les prix augmentent. Pour ceux qui sont privés d’emploi, c’est encore bien pire.
La violence ne vient pas uniquement de la délinquance des rues. En Guadeloupe, la casse d’une des principales canalisations a privé d’eau jusqu’à 130 000 habitants ! Le réseau est pourri et risque de céder à tout moment. Mais pour l’instant l’intention de se révolter face à cette situation ne se fait pas sentir.
Nous subissons un système qui est extrêmement violent contre les travailleurs et les pauvres.
Le système capitaliste est entré dans une crise dont les conséquences sont l’appauvrissement général de la population mondiale, et nous ne sommes pas épargnés. Cependant les multinationales, les grandes entreprises ne se sont jamais autant enrichies. En France les plus grosses entreprises, celles du CAC40, ont engendré un record de bénéfices de 150 milliards en 2023. Ces profits sont réalisés grâce aux bas salaires, à l’explosion des prix et grâce au durcissement des conditions d’exploitation.
L’État a fourni en moyenne 200 milliards d’euros d’aides au patronat chaque année depuis 2010. De l’argent qu’il fait payer aux travailleurs en instaurant son plan d’austérité.
C’est ainsi que le gouvernement a annoncé 10 milliards d’euros d’économies en 2024. Il n’y aura plus d’argent pour embaucher des infirmiers, des ambulanciers, des aides-soignants dans les Ehpad, des enseignants, des AESH… Encore moins pour réparer les réseaux d’eau vétustes… Le 27 mars, le ministre Attal a aussi confirmé lors du journal télévisé que le gouvernement allait encore s’en prendre aux chômeurs. Il envisage une nouvelle baisse, cette fois, de la durée d’indemnisation.
Toutes les mesures vont à l’opposé de la résolution des problèmes affectant la population. Les dirigeants capitalistes main dans la main avec les chefs d’État sont à l’offensive contre tous les travailleurs pour maintenir leur enrichissement. L’absence de soins, l’absence d’eau au robinet, le coût de la vie qui explose, tout découle de là : la délinquance, la violence…
Ce sont pourtant les travailleurs exploités qui font tout tourner dans la société. Ils représentent ensemble une force considérable, qui, coalisée, pourrait s’imposer face aux dirigeants capitalistes. Les intérêts des exploités sont complètement à l’opposé de ceux de la minorité qui accapare les milliards de bénéfices. En s’imposant les travailleurs pourraient décider de dire stop à l’enrichissement d’actionnaires milliardaires et inutiles. Ils pourraient décider de répartir les richesses astronomiques entre tous. Il y aura suffisamment pour anéantir le chômage, augmenter les salaires et mettre fin à l’austérité.