Lundi 2 décembre au matin plusieurs dizaines de personnes étaient rassemblées devant le tribunal de Fort-de-France. Rodrigue Petitot, le leader du RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens), passait en comparution immédiate.
Il a été interpellé par la police dans le quartier des Terres-Sainville à Fort-de-France, le jeudi 28 novembre en fin d’après-midi. Après une journée de garde à vue, dans la nuit du vendredi 29 novembre, il a été mis en détention provisoire dans l’attente d’un procès en comparution immédiate le lundi 2 décembre. Le président du RPPRAC a été entendu sur des faits de menaces sur « personnes investies d’un mandat électif ».
La vraie raison de son arrestation intervient après ses déclarations exigeant le départ du préfet de la Martinique et demandant aux maires de fermer les mairies en signe de soutien.
Le harcèlement répété de l’administration coloniale a été dénoncé dans de nombreux milieux qui soutiennent la lutte menée par Petitot contre la vie chère. Plusieurs dizaines de personnes sont restées mobilisées tard dans la nuit devant le palais de justice de Fort-de-France, avec des chants et en lançant des slogans tels « libérez le R. À bas la justice coloniale ». De nombreuses personnes sur place n’ont pas hésité à dire : « Mwen tou, mwen dakô épi le R ki ka di fôk préfé pati. E ke sé mê-a sé dé bann kapon. Alôs, fôk mété nou tou an gade a vu, min pêkê ni asé plass adan sé komisaria-a ». (Moi aussi, je suis d’accord avec le R qui a dit qu’il faut que le préfet s’en aille. Quant aux maires ce sont des poltrons. Dans ce cas, il faut nous mettre aussi en garde à vue. Mais les commissariats seront trop petits pour nous recevoir).
Autrement dit, le président du RPPRAC n’a fait que refléter sur les réseaux sociaux ce que celles et ceux qui le soutiennent pensent tout bas.
La justice qui se montre si clémente avec les empoisonneurs et autres délinquants en col blanc continue de harceler Petitot.
Dès le 5 décembre 2024, il se retrouvera devant des juges dans les suites de l’affaire dite de l’« intrusion au domicile du préfet » et « menaces et intimidations sur personnes dépositaires de l’autorité publique » lors de la visite du ministre des outre-mer à la mi-novembre. Cette nouvelle convocation intervient suite à l’appel de la procureure qui conteste son placement sous contrôle judiciaire renforcé et voudrait que Petitot soit jeté en prison jusqu’au procès prévu le 21 janvier 2025.
Les manœuvres répressives du pouvoir colonial dirigées contre le leader du RPPRAC et ses camarades sont aussi des manœuvres d’intimidation contre la population pauvre pour tenter de la détourner de la lutte contre la vie chère et pour sa dignité. Elles ne la décourageront pas.