CO N°1342 (18 janvier 2025) – Banane : un nouveau poison en vue

Travailleurs de la banane, attention ! Le projet d’un nouveau poison est en cours. Il concerne les plantations de Guadeloupe et de Martinique et les promoteurs du produit annoncent déjà les dangers pour la vie humaine et l’environnement.

Les producteurs de banane n’ont pas encore l’autorisation de l’acheter. Il servirait à supprimer les mauvaises herbes. Serait-ce un moyen pour les patrons de la banane de licencier des travailleurs effectuant cette tâche à la main ?

Le principe actif de ce nouveau produit appelé Hockey pro 360 est le glyphosate. Déjà, le seul mot glyphosate inquiète. Si les politiques ne s’en soucient pas ou font mine de l’ignorer, pour les scientifiques, ce produit est controversé, tant pour la sécurité humaine que pour son impact environnemental. Il entraine des effets à long terme, une étude de 2021 montre qu’il serait responsable de cancers du sang chez les agriculteurs.

Après la multiplication de cancers et de décès de travailleurs et travailleuses de la banane aux Antilles, l’annonce de ce nouveau produit ne saurait rester cachée. N’hésitons pas à en informer les travailleurs qui ont suffisamment souffert à cause du chlordécone.

Alors que les patrons de la banane de Guadeloupe et de Martinique font une demande d’autorisation au ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire pour ce nouveau produit, les responsables d’autorisations annoncent que seules les plantations de banane peuvent l’utiliser.

Dans le même temps ils donnent une liste des risques encourus tant pour la santé des travailleurs que pour l’environnement :

– Le produit provoque de « sévères irritations des yeux ».

– La dose, de deux litres par hectare, risque de polluer l’environnement ! Il ne faut pas nettoyer le matériel ou son emballage près des eaux de surface.

– Il faut éviter la pollution par le produit à partir des eaux de surface ou des routes.

– Contre la contamination l’opérateur devra porter bottes et gants.

– Pour protéger les organismes aquatiques : laisser une zone non traitée de 5m par rapport aux points d’eau !

– Pour protéger des plantes non ciblées, respecter une distance de cinq mètres par rapport à la zone non cultivée adjacente.

– Les abeilles seraient en danger. Des conditions sont fixées pour leur protection (heures de traitement…)

– Attention aux fruits au sol !

Tant d’indications pourraient-elles être respectées quand on sait que non seulement les travailleurs utilisant le chlordécone, mais toute une partie de la population, ont été infestés par le chlordécone ?

Comment faire confiance à ces exploiteurs intéressés par leurs seuls profits, capables de dire à une ouvrière atteinte par le cancer qu’« il y avait du chlordécone PARTOUT en Guadeloupe » ! Et donc qu’ils ne seraient responsables de rien !