Les mercredi 5 et jeudi 6 février les agents du Centre hospitalier Maurice Despinoy – CHMD (ex hôpital Colson) ainsi que ceux de structures annexes, telles la Maison d’accueil spécialisée (MAS) de Saint-Pierre ou la structure de Balata, étaient appelés à la grève.
Depuis plus d’un an les salariés de la MAS de Saint-Pierre, service médicosocial prenant en charge des autistes et d’autres pathologies relevant de la psychiatrie, avaient déjà déposé un préavis de grève par l’intermédiaire de la section syndicale CGTM santé du CHMD. La direction avait fait des déclarations restées depuis sans suite.
Une fois de plus en février 2025, les agents ont manifesté leur colère face à des conditions de travail encore plus dégradées (manque de draps, de serviettes, de lits, chariots et chaises roulantes défectueux…) et leurs conséquences sur l’accueil et la prise en charge des patients. Ils dénonçaient également le manque de personnel et les nombreux accidents de travail.
Les agents ont érigé des barrages filtrants à l’entrée du CHMD à Mango Vulcin. Ils sont restés regroupés aux abords, ont fait des diffusions de tracts pour expliquer les motifs de leur mouvement, ou bien sur la MAS. Ils passaient aussi du temps à échanger avec des travailleurs du CHNC (Centre hospitalier du Nord Caraïbes) venus exprimer leur soutien. Ils alertaient notamment sur le surnombre des résidents accueillis dans la structure vue la taille mais aussi sur la vétusté des locaux. La situation des résidents se trouvant à dormir sans draps, à même le sol a été dénoncée. Elle illustrait la souffrance infligée ainsi à ce type de patients fragiles, mais aussi au personnel qui refuse d’être rendu complice.
Le jeudi 6 février, la direction ayant énoncé des avancées sur les conditions de travail au médico-social et surtout à la MAS de Saint-Pierre, la grève a été suspendue.
En effet, de nouveaux locaux sont à voir sur le Morne Rouge… si la ville du Lamentin donne son accord, et si le personnel les valide après visite… Le déménagement des résidents de la MAS de Saint-Pierre devrait alors être programmé sans tarder. Cela permettrait le début de travaux adaptés sur la MAS. Affaire à suivre donc. Par ailleurs le directeur serait intervenu pour que soient livrés des draps en quantité suffisante. Qu’il faille faire grève pour trouver une solution pour l’approvisionnement régulier et suffisant en linge d’une structure d’hébergement de patients atteints de handicaps parfois lourds, reflète bien le mépris pour ces patients auquel aboutit la politique d’économies budgétaires !
Mais la direction refuse toujours d’appliquer pour le personnel concerné l’avancement de grade à partir du 1er janvier 2023 et 2024 comme cela est fait dans les autres établissements de Martinique. Pour elle il faudrait prioriser le plan de retour à l’équilibre sur lequel elle est engagée et non ces dépenses. Autrement dit, des économies à faire sur le personnel. Cela ne l’a pas empêchée de dépenser 100 000 euros pour la fête de la psychiatrie et la fête de fin d’année du personnel.
Les salariés et leur syndicat CGTM-Santé restent mobilisés sur ces questions entrainant notamment des augmentations de salaire. C’est une question de justice et aussi une affaire de « vie chère » sur laquelle à juste titre ils n’entendent pas céder.