Le 19 novembre, un homme noir a été battu à mort par des agents de sécurité blancs dans un supermarché Carrefour à Porto Alegre. La scène filmée a déclenché une vague de manifestations de colère dans le pays.
Pour protester contre ce meurtre raciste, les manifestants ont pris pour cible les magasins du groupe Carrefour partout dans le pays. À Porto Alegre, à Sao Paulo, à Brasilia, Belo Horizonte et Rio de Janeiro, des milliers de manifestants scandant « Vidas negras importam » (traduction portugaise du slogan Black lives matter) ont fait fermer les magasins de l’enseigne, certains ont été pillés et incendiés.
Des protestations sur fond de misère sociale
Le Brésil est l’un des pays les plus inégalitaires au monde et les Noirs, les Afro-brésiliens en sont les premières victimes. Au Brésil 48 % de la population est blanche, 43 % est métisse et 8 % est noire. Les Noirs et les Métis représentent 80 % de la population en extrême pauvreté, celle qui survit avec moins de deux dollars par jour dans les favélas. Ce sont aussi les Noirs et les Métis qui constituent la majeure partie des chômeurs. Et même quand ils travaillent ils sont en moyenne payés deux fois moins que les salariés blancs. Pour maintenir ces inégalités, l’État brésilien organise la terreur dans les quartiers pauvres. La police et les militaires tuent chaque jour six personnes. Dans 60 % des cas ces personnes tuées sont noires.